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Cherie Blair, la lobbyiste de choc du Qatar

La femme de l'ex-Premier ministre britannique aurait exercé une amicale pression, par mails, sur son amie Hillary Clinton, alors Secrétaire d'Etat américaine, afin qu'elle rencontre un éminent membre de la famille royale qatarie.

Les discussions entre Cherie Blair et Hillary Clinton se sont étalées sur quatre mois en 2009, 19 mails ont été échangés entre les deux femmes.

Cette correspondance privée de l'ex-Secrétaire d'Etat américaine - devenue public suite à une action judiciaire- révèle le rôle d'entremetteuse qu'a joué la femme de Tony Blair pour le compte du Qatar.

Son but ? Organiser une rencontre de «femme à femme» entre Hillary Clinton et Sheikha Mozah bint Nasser al-Missned afin que les «relations entre les Etats-Unis et le Qatar repartent d'un bon pied». La mère de l'actuel émir du Qatar est en effet considérée comme une ambassadrice informelle mais très influente dans son pays.

Des mails publiés, entre autres, sur le site américain Vox.

Après avoir évoqué leur intérêt commun pour les oeuvres de charité en lien avec le handicap, Cherie Blair ajoute: « je suis certaine que vos discussions ne seront pas limitées à cette thématique et qu'il sera question également des relations entre les Etats-Unis et le Qatar». L'ex-Première dame britannique ne lâchera pas ensuite d'un pouce Hillary Clinton, la relançant régulièrement afin d'obtenir une date formelle de rendez-vous pour son énigmatique «amie du Q.». L'entrevue enfin calée, Cherie Blair enverra un mail à Hillary Clinton commençant par «Great !» (super ! en français).

Ces mails ont été échangés à une période où le Qatar commençait à fortement investir à Londres, que ce soit dans l'immobilier ou dans les affaires, et tentait d'attirer à Doha des événements sportifs majeurs. Une preuve encore du «soft power» qatari dans les démocraties occidentales.

En savoir plus: L'Arabie saoudite, le Qatar, parmi les douteux donateurs de la Fondation Clinton

L'Etat du Golfe aurait par ailleurs fait partie des généreux donateurs de la fondation Clinton en 2013 (entre 250 000 et 500 000 dollars). Des révélations bien embarrasantes pour l'ex-Secrétaire d'Etat américaine...désormais candidate à la Maison Blanche.