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L'Ukraine bloque des sites internet populaires russes

Kiev a imposé des sanctions pour une durée de trois ans contre des médias, des sites internet et certains députés russes, suivant un verdict du Conseil ukrainien de la sécurité et de la défense nationale approuvé par le président Petro Porochenko.

Un décret publié sur le site de la présidence ukrainienne annonce de nouvelles sanctions contre 468 sociétés russes et ukrainiennes et 1 228 individus. Des banques russes, des sociétés aériennes russes, les antivirus des laboratoires Kaspersky, certains médias, dont l’agence de presse Rossiya Segodnia et la chaîne de télévision Zvezda, ainsi que les moteurs de recherche Yandex, Mail.ru et les réseaux sociaux VKontakte (vk.com) et Odnoklassniki figurent sur la liste noire ukrainienne.

Les sites en question jouissent d’une grande popularité en Ukraine. En mai 2017 VKontakte, revendiquant plus de 15 millions d'utilisateurs ukrainiens, est le réseau social le plus populaire du pays, et arrive troisième après Google et YouTube. Les moteurs de recherche Mail.ru et Yandex sont en quatrième et cinquième positions, dépassant Facebook et Wikipedia.

Non seulement l'accès à ces services est bloqué, mais les actifs de ces sociétés en Ukraine sont gelés et leurs opérations commerciales et financières limitées.

Parmi les individus sanctionnés figurent certains parlementaires russes, qui se sont vus interdire d’entrer sur le territoire ukrainien pour trois ans.

Ces sanctions «violent les droits des Ukrainiens», selon Moscou

La Russie qualifie les sanctions adoptées par Kiev de «nouvelle manifestation de la politique inamicale et à court terme [des autorités ukrainiennes]», selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Une nouvelle décision après tant d'autres qui violent les droits des Ukrainiens à s'informer et nuisent aux intérêts de la population ukrainienne», a-t-il déclaré.

Ce dernier a ajouté ne pas être prêt à dire s’il y aurait des représailles de la part de la Russie. «Nous suivons de près la situation et n’oublions pas le principe de réciprocité», a ajouté le porte-parole du Kremlin.

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Ces sanctions viennent s'ajouter à celles déjà prises contre Moscou par Kiev en septembre 2015 après le rattachement de la Crimée à la Russie par référendum en mars 2014.