Le virus informatique responsable de la cyberattaque à grande échelle qui a frappé des dizaines de milliers d'ordinateurs à travers le monde, pourrait se retourner contre ses créateurs, selon le président russe Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse le 15 mai à Pékin.
«La Russie n'a absolument rien à voir avec le virus informatique», a affirmé Vladimir Poutine, soulignant que ce programme avait apparemment été développé aux Etats-Unis. «La direction de Microsoft a précisé que le virus [provenait] des services de renseignement américains», a-t-il ajouté.
Selon Vladimir Poutine, «un génie [qui s'est] échappé de sa bouteille [...] peut se retourner contre ses créateurs», y compris quand il s'agit d'agences de renseignement.
«Il est nécessaire que la question [de la cybersécurité] soit abordée immédiatement à un niveau politique sérieux», a-t-il martelé, en rappelant : «L'an dernier, nous avons proposé à nos partenaires américains de travailler ensemble sur les questions de cybersécurité, et même de conclure des accords intergouvernementaux appropriés sur le sujet, mais notre proposition a été rejetée.»
De la Russie à l'Espagne et du Mexique au Vietnam, des dizaines de milliers d'ordinateurs, particulièrement en Europe, ont été infectés depuis le 12 mai par un «logiciel de rançon» exploitant une faille dans les systèmes Windows divulguée dans des documents piratés de l'agence de sécurité nationale américaine NSA.
Le logiciel malveillant, surnommé «Wannacry», verrouille les fichiers des utilisateurs et les force à payer une somme d'argent sous forme de monnaie virtuelle bitcoin, difficile à tracer, pour en recouvrer l'usage : on l'appelle le «rançongiciel».