International

L’Ukraine suspend ses importations du gaz naturel depuis la Russie

Mercredi 1er juillet, l’Ukraine a arrêté les livraisons de gaz naturel depuis la Russie, selon l’agence TASS. Kiev demande une plus grande remise sur sa facture gazière que celle déjà accordée par Moscou.

«Depuis ce matin, nous n’importons de gaz que depuis la Slovaquie», a déclaré à TASS Maxim Beliavski, le Secrétaire de presse de la société «Ukrtransgaz», en charge de toutes les livraisons et de l’acheminement du gaz sur le territoire ukrainien.

La partie ukrainienne continue cependant d’assurer le transit du gaz russe vers ses clients européens, a assuré Beliavski. «Ukrtransgaz continue cependant d’assurer dans sa totalité et dans les délais prévus tous les besoins de transport du combustible bleu vers les consommateurs européens», a indiqué le représentant de la société.

Mardi 30 juin, les représentants de l’Ukraine, de la Russie et de la Commission européenne se sont réunis à Vienne pour discuter des conditions de livraisons du gaz russe à Kiev, alors que l’accord complémentaire entre le Naftogaz ukrainien et Gazprom établissant le prix d’achat se terminait ce même jour. A l’issue des négociations qui ne se sont pas avérés fructueuses, Naftogaz a déclaré qu’il arrêterait d’acheter du gaz à la Russie jusqu’à ce que les parties se mettent d’accord sur la question du prix.

D’après le ministre de l’Energie de la Russie Alexandre Novak, la raison du désaccord est que l’Ukraine attend sans fondement de payer son gaz à un prix moindre que la moyenne du marché. «Le prix du gaz pour l’Ukraine correspond à celui en vigueur pour ses pays voisins. Nos interlocuteurs ukrainiens attendaient une remise plus importante d’à peu près 30%», a raconté le ministre à la chaine de télévision russe «Rossyia 24».

Novak a expliqué que l’ancien prix pour l’Ukraine était fixé sur des prix du gaz plus élevés que ceux d’aujourd’hui. Entretemps le cours du gaz a baissé, et le nouveau prix proposé à Kiev est donc le même que celui en vigueur jusqu’au 30 juin.

Dans le cas où la remise additionnelle est accordé à l’Ukraine, «le prix pour Kiev serait considérablement moins élevé que pour ses voisins, ce qui est contraire aux principes du marché. Nous croyons que l’octroi d’une remise doit être conformé en premier lieu aux intérêts de la Russie et de son budget», a conclu le ministre.

Depuis les années 90 et jusqu’à l’heure actuelle, l’Ukraine bénéficie d’une remise sur les livraisons de gaz naturel de la part de la Russie, accordée par cette dernière en échange contre le stationnement de la flotte russe à Sébastopol. Cependant, après l’adhésion de la Crimée et de Sébastopol à la Russie en 2014, Moscou a décidé de continuer d’accorder une remise à Kiev alors que l’accord n’était plus valable.