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La Grèce, premier pays développé à être en défaut de paiement

La Grèce et ses créanciers internationaux n'ont pas réussi à parvenir à un accord. Athènes n'a pas remboursé la tranche de 1,6 milliard d'euros au FMI avant la date butoir du 30 juin, comme cela était prévu.

C'est la première fois dans l'histoire qu'un pays développé accumule des arriérés de paiment vis-à-vis du FMI. Selon la charte de l'institution, la Grèce n'a plus accès aux ressources financières du fonds monétaire. C'est également la première fois que celui-ci essuie un défaut de paiement aussi important.

Le conseil d'administration du FMI envisage d'examiner la demande d'Athènes en temps voulu. Quant aux ministres de la zone euro, l'Eurogroupe se réunit mercredi 1er juillet à 11h30 pour examiner les dernières propositions du gouvernement grec.

Plus tôt dans la soirée, les ministres des Finances de la zone euro à l'issue d'une conférence téléphonique ont rejeté la demande d'extension du plan de sauvetage faite par Premier ministre grec Alexis Tsipras. C'est ce qu'a annoncé sur son compte Twitter le ministre finlandais Alexander Stubb.

Plus tôt dans la journée Alexis Tsipras a fait une proposition au Mécanisme européen de stabilité, le gouvernement sollicitant une couverture de tous les besoins financiers du pays pour les deux années à venir, ainsi que l'adoption d'un plan de restructuration de la dette.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras avait auparavant annoncé la tenue d'un référendum qui aura lieu le 5 juillet pour laisser le peuple grec décider d'accepter ou non les propositions des créanciers.

Même si le référendum ne porte pas sur la sortie grecque de la zone euro, de nombreux hommes politiques européens ont dit que le «non» équivaudrait à un refus de rester dans l’Union européenne. Le président la Commission européenne  Jean-Claude Juncker a déclaré lundi que le «non» signifierait un suicide pour la Grèce. Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaeuble, au contraire, estime que la Grèce pourrait  rester membre de la zone euro même si le peuple grec votait contre les réformes d’austérité.

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré mardi que Berlin ne considérera pas la possibilité d'un troisième renflouement à la Grèce avant que le référendum ne se tienne le 5 juillet, selon des médias.

La Grèce doit également payer 6,6 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE) en juillet en en août.

La BCE a déjà rejeté la demande de la Grèce d’étendre l’aide d’urgence de 89 milliards d’euros à Athènes par 6 milliards d’euros supplémentaires. Cela a entraîné la fermeture des banques grecques pour huit jours et l’imposition d’une limite de retrait de 60 euros par jour.

Le pays doit aussi rembourser ses dettes aux créanciers privés, notamment deux milliards d’euros en bons du Trésor grec le 10 juillet. S’ils échouent, l’agence de notation Standard & Poor’s a promis de désigner la Grèce comme pays en défaut.

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