Si Saïf Rezgui a utilisé son passeport l'an dernier, il n'y figure cependant pas de tampons de sortie. Mais c'est de façon clandestine qu'il aurait traversé la frontière en janvier dernier. Il aurait alors suivi un entraînement militaire près de Sabratha, une ville située dans le nord-ouest de la Libye.
La piste libyenne avait déjà été suivie lors des attentats du Musée du Bardo en mars dernier. Les deux auteurs de l'attaque qui avait fait 21 morts, s'étaient également rendus en Libye. Selon les autorités tunisiennes, ils avaient quitté clandestinement le pays en décembre dernier pour la Libye et avaient pu se former aux armes dans le pays avant de regagner la Tunisie.
Interrogé par RT France Hédi Yahmed, journaliste tunisien et spécialiste du djihad explique que «la frontière libyenne est toujours ouverte. Il y a un passage continu des deux côtés, d'hommes et d'armes. Des groupes armés entraînent ouvertement des Tunisiens à cette frontière. On sait que 90% des Tunisiens impliqués dans des attentats ont eu un entraînement en Libye. L'arme qui a servi à cet attentat vient de là-bas d'ailleurs».
Daesh est également présent en Libye. Les djihadistes de l'Etat islamique contrôlent en effet des zones dans la région pétrolifère de Syrte, situé à 450 km à l’est de la capitale Tripoli. Une situation qui ne peut qu'inquiéter la Tunisie.