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Législatives en Algérie : la presse retient la forte abstention, symptôme de la «grogne populaire»

Une partie de la presse algérienne se demandait qui «écouterait la grogne populaire», au lendemain de la publication des résultats des élections législatives, marquées par une forte abstention et la reconduction sans surprise des partis au pouvoir.

Dans un pays frappé par une crise économique et sociale, le Front de libération nationale (FLN) du président Abdelaziz Bouteflika a gardé sa place centrale sur l'échiquier politique, même s'il a perdu plus de 50 sièges à la chambre basse du Parlement.

Le FLN conserve la majorité absolue grâce à son allié du Rassemblement national démocratique, en nette progression. La principale coalition islamiste a obtenu la troisième place et les partis de la mouvance démocratique ont subi un échec.

Alors que le taux de participation a été de seulement 37%, le quotidien francophone El Watan titrait en une sur la «légitimité trop fragile» de la nouvelle Assemblée nationale populaire.

«Cette situation entachera très sérieusement la crédibilité du Parlement appelé pourtant à prendre des décisions économiques cruciales», indiquait pour sa part le quotidien francophone L'Expression.

Le quotidien arabophone El Khabar s'interrogeait de son côté sur le parti vainqueur : «majoritaire au sein de la minorité» ou «minoritaire au sein de la majorité» ?

Dans un éditorial, le quotidien Liberté soulignait qu'une majorité d'Algériens avaient soit boudé les urnes, soit glissé un bulletin blanc ou nul et qu'ils avaient «peu confiance» en leurs députés.

Pour le quotidien arabophone Echourouk, le «jeu [sera] fermé au prochain Parlement» : «les partis au pouvoir ont la majorité, les autres n'ont qu'un décor».

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