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Après l'avoir nié, le Pentagone aurait avoué avoir bombardé une mosquée en Syrie

Une enquête du Commandement central des Etats-Unis aurait révélé qu'une frappe meurtrière perpétrée en mars dernier dans le nord de la Syrie a touché un bâtiment faisant partie d'un complexe de mosquées, ce que Washington avait nié en premier lieu.

Le 4 mai, un fonctionnaire anonyme du commandement militaire central des Etats-Unis a déclaré à CNN qu'une enquête avait révélé «la fonction religieuse» d'un bâtiment détruit lors d'un bombardement américain le 18 mars dernier dans le nord de la Syrie. D'après les sources de la chaîne de télévition américaine, il s'agissait d'une partie d'un «complexe de mosquées».

Le 17 avril dernier, Human Rights Watch avait déjà accusé Washington d'avoir délibérément bombardé ce bâtiment qui était, selon l'enquête de l'ONG, un lieu de culte musulman, ajoutant qu'une surveillance aérienne aurait pu permettre de savoir qu'il s'agissait d'une infrastructure civile. 

Aux Etats-Unis, les hôpitaux, les écoles, ainsi que les structures religieuses quelles qu'elles soient sont inscrits sur une liste noire qui interdit tout bombardement les visant directement. Il existe cependant des clauses permettant de retirer un bâtiment de cette liste s'il s'avère qu'il est utilisé par des terroristes et qu'aucun civil n'y est présent.

Le Pentagone avait à l'époque rejeté catégoriquement les accusations de HRW et nié avoir délibérément ciblé la mosquée en affirmant que la frappe aérienne avait visé un bâtiment situé «à quelques dizaines de mètres» de la mosquée et dans lequel des membres d'Al-Qaïda tenaient une réunion.

Au lendemain du bombardement, le porte-parole du Pentagone, Jeff Davis avait également déclaré aux journalistes que Washington n'avait répertorié «aucune perte civile», malgré les nombreuses images sur les réseaux sociaux montrant des dizaines de corps de victimes sortis des décombres.