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Le président du Conseil européen laisse entendre que le Brexit est menacé

Face aux accusations d'ingérence du Premier ministre britannique Theresa May à l'encontre de certains responsables de Bruxelles, Donald Tusk a prévenu que les négociations du Brexit seraient «impossibles» si les parties se «disputaient» trop.

«Ces négociations sont assez difficiles comme ça. Si nous commençons à nous disputer avant qu'elles ne débutent, elles deviendront impossibles», a déclaré le président du Conseil européen Donald Tusk lors d'un point de presse à Bruxelles.

«Les enjeux sont trop élevés pour nous laisser déborder par nos émotions, parce que ce sont les vies quotidiennes et les intérêts de millions de personnes des deux côtés de la Manche qui sont en jeu», a-t-il martelé.

«Nous devons garder à l'esprit que pour réussir, nous avons besoin aujourd'hui de discrétion, de modération, de respect mutuel et d'un maximum de bonne volonté», a insisté le président du Conseil européen.

Ingérence à la bruxelloise ?

Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, avait lui déjà assuré le 4 mai que «personne ne [voulait] influencer la campagne électorale au Royaume-Uni» en réaction aux déclarations de Theresa May de la veille.

Cette dernière avait en effet haussé le ton, fustigeant «certains à Bruxelles» qui ne «[voulaient] pas que le Royaume-Uni réussisse», lors d'une conférence de presse devant le 10, Downing Street.

«La Commission européenne a durci sa position de négociation. Des menaces ont été proférées contre le Royaume-Uni par des politiciens et responsables européens», avait-elle ajouté, estimant que «tout cela était délibérément programmé pour influer sur le résultat des élections» législatives programmées le 8 juin.

Ces propos intervenaient après une séquence difficile pour la dirigeante britannique, déclenchée par un article paru le 30 mai dans un journal allemand. Le Frankfurter Allgemeine Zeitung affirmait en effet que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker estimait que Theresa May vivait dans «une autre galaxie» au regard de ses exigences de négociations à la sortie d'un dîner à Londres le 26 avril. Le lendemain, la chancelière allemande Angela Merkel avertissait Londres de ne pas se faire d'«illusions» sur les conséquences du divorce.