La question de la libre circulation des personnes au sein de l’espace Schengen a occupé une place centrale lors de la campagne présidentielle française, mais ce sont cette-fois plusieurs responsables autrichiens qui se sont exprimés sur le sujet. Bruxelles a annoncé le 4 mai que les contrôles aux frontières instaurés par l’Autriche et d’autres pays européens en 2015, alors que la crise migratoire battait son plein en Europe, devraient cesser d’ici le mois de novembre. Vienne ne l’entend pas de cette oreille.
«Si la Commission européenne dit qu’une autre extension de nos contrôles aux frontières n’est pas possible au-delà du mois de novembre à cause de la législation, alors il est urgent d’adapter la loi et de faire en sorte de prolonger ces contrôles nécessaires», a déclaré le 4 mai le ministre autrichien de la Défense Hans Peter Doskozil.
«Si les contrôles aux frontières sont nécessaires à cause du nombre d’immigrés illégaux alors nous devrions cesser de nous cacher derrière des règles bureaucratiques et rendre ces contrôles possibles», a pour sa part déclaré Sebastian Kurz, chef de la diplomatie autrichienne.
Une crise migratoire loin d’être réglée
Le Danemark, l’Allemagne, la Suède, la Norvège (qui ne fait pas partie de l’UE) et l’Autriche ont introduit des contrôles aux frontières en 2015 et les ont prolongé plusieurs fois depuis. Mais Bruxelles a prévenu que la dernière extension, enclenchée mi-mai pour six mois, devait être la dernière.
La Suède a d’ores et déjà annoncé le 2 mai qu’elle suspendait les contrôles systématiques à sa frontière avec le Danemark.
Depuis que l’Union européenne a signé un accord avec la Turquie, l’afflux de migrants sur le Vieux Continent a ralenti. Cependant, des dizaines de milliers d’entre eux tentent toujours de rejoindre l’Europe.
Hans Peter Doskozil a affirmé que pas moins de 9 700 migrants étaient entrés en Autriche cette année. 6 600 ont demandé l’asile.