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Succès intérieur pour Donald Trump : la Chambre adopte un projet d'abrogation de l'«Obamacare»

Le président américain Donald Trump a remporté un succès au Congrès, le 4 mai, avec l'adoption – de justesse – par la Chambre des représentants d'un texte de remplacement de la loi emblématique de Barack Obama sur la santé.

La Chambre des représentants (chambre basse du Congrès américain) s'est prononcée, le 4 mai, en faveur d'une loi de remplacement de l'«Obamacare». Donald Trump a ainsi effacé son échec du 24 mars quand, faute de consensus au sein de la majorité et malgré de fortes pressions de sa part, les Républicains avaient été forcés de retirer une première version de la loi qui vise à remplacer la fameuse réforme de santé de Barack Obama.

«Ce sera une victoire incroyable lorsque cela passera au Sénat», s'est félicité le président américain dans la roseraie de la Maison Blanche, où les élus républicains l'avaient rejoint juste après le vote pour saluer cette étape «historique». «Ça a vraiment permis de rassembler tout le parti républicain», a dit le président, à qui les élus rayonnants ont rendu un hommage appuyé.

Un texte adopté dans une atmosphère électrique à 217 voix contre 213

Le vote final, très serré, illustre l'aspect controversé du texte actuel : 217 voix contre 213. Les 193 démocrates ont voté d'un même élan non, et ont été rejoints par 20 républicains qui ont fait défection. A l'annonce des résultats une ovation républicaine a éclaté dans l'hémicycle.

Le débat se déplace désormais à la chambre haute du Congrès, le Sénat, où la loi est considérée comme inacceptable en l'état y compris par plusieurs sénateurs républicains. La loi «doit être examinée avec prudence», a d'ailleurs souligné le sénateur républicain Lindsey Graham. Son collègue Bob Corker a prédit pour sa part au moins un mois de débat, et une révision complète du texte.

«On va l'achever»

Sur le fond, la loi reviendrait sur plusieurs acquis de l'«Obamacare», adoptée en 2010. En premier lieu, les Américains ne seraient plus obligés de souscrire une assurance maladie et n'auraient plus à payer d'amende en cas de non-couverture. Un autre changement majeur concerne les financements publics de Medicaid,le programme fédéral d'assurance pour les plus modestes, qui seraient progressivement réduits.

Enfin, la couverture minimum instaurée par l'«Obamacare» serait allégée à la discrétion des gouverneurs des 50 Etats fédérés. Ces derniers auraient alors la possibilité de faire payer davantage les personnes ayant des antécédents médicaux , ou bien encore de ne plus couvrir certains soins, comme les soins de maternité ou les hospitalisations.

«Si nous adoptons cette loi, des gens vont mourir», a jugé l'élu démocrate John Conyers. «Cette loi ne vise qu'à transférer d'énormes sommes des travailleurs vers les Américains les plus riches», a dénoncé le sénateur Bernie Sanders, soulignant les suppression d'impôts contenues dans la réforme.

Aux Etats-Unis environ la moitié des citoyens sont assurés par leur employeur et ne seraient pas directement concernées par la réforme républicaine. La cible du projet de loi est le marché «individuel» et les millions de travailleurs qui doivent acheter une assurance seul, sans appartenir à un groupe.

Les républicains affirment que le marché individuel créé par l'Obamacare est dans une spirale infernale, de plus en plus d'assureurs se retirant de ce marché peu lucratif, où les prix augmentent inexorablement. C'est un des arguments de Donald Trump : de toute façon, l'«Obamacare» s'écroulera sous son propre poids. «C'est clair que c'est un échec, c'est mort», a-t-il dit à la Maison Blanche à propos de la mesure phare de la présidence Obama. «On va l'achever», a-t-il encore lancé, espérant ainsi tenir une de ses promesses électorales.

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