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La Russie dément un rapport de Human Rights Watch sur l'incident chimique en Syrie

Le ministère russe de la Défense a démenti le rapport de Human Rights Watch sur l'attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun, en Syrie, l'ONG s'étant bornée à user de photos pour conclure à l'utilisation d'une «bombe chimique fabriquée en URSS» .

Ce 2 mai, le ministère russe de la Défense a mis en cause le rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW) sur «l’utilisation d'agents neurotoxiques» en Syrie. Le rapport présente des images de ce qui serait, selon l'ONG, deux fragments d’une bombe fabriquée en Union soviétique et qui auraient été retrouvés dans la ville de Khan Cheikhoun, en Syrie, où une attaque chimique présumée aurait eu lieu le 4 avril. Pour étayer ses propos, HRW a établi une comparaison entre ces images et la photographie d’une maquette de la bombe soviétique KhAB-250. L’ONG a néanmoins reconnu «ne pas être à même de mener des enquêtes sur le terrain».

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La Défense russe a contesté l’utilisation de cette photographie en provenance d’un musée de Moscou comme preuve substantielle, soulignant que HRW n’avait mené aucune enquête sur le terrain. «Les bombes soviétiques KhAB-250 n’ont jamais été exportées en dehors d’URSS et toutes ces bombes ont été détruites dans les années 1960», a ajouté le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.

Le haut responsable militaire a également contesté d'autres «preuves» fournies par HRW : des images aériennes numériques retouchées et des photos d’un «cratère» de la bombe chimique. Igor Konachenkov a fait remarquer que les bombes mentionnées dans le rapport du HRW ne creusaient pas de cratères : «Les KhAB-250 explosaient dans l’air, à une hauteur située entre 30 et 70 mètres, donc il n'y aurait eu aucun cratère», a-t-il ainsi expliqué.

En attendant, ledit cratère de Khan Cheikhoun a été bouché avec du ciment par des «militants» lorsque Damas a invité des experts de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) à examiner le site, selon le porte-parole de la Défense russe.

«Un mois s’est écoulé depuis l’incident à Khan Cheikhoun, en Syrie, où des armes chimiques auraient été déployées. Reste qu'aucun des représentants américains, britanniques ou français, qui avaient porté ces accusations d'attaque "chimique" n’a présenté la moindre preuve au public ou à l’OIAC», a déploré Igor Konachenkov.

La Défense russe a réitéré ses appels à une enquête sur le terrain menée par «une commission spéciale d’experts».