Russie
Environ 2,6 millions de personnes ont participé aux marches du 1er mai à travers toute la Russie. Le départ de ce marathon a été donné à Vladivostok et il s'est par la suite déroulé chronologiquement, suivant les onze fuseaux horaires du pays.
A Moscou seulement, quelque 1,5 million de personnes ont participé aux festivités. Le maire de la capitale, Sergueï Sobianine, a pris la tête du défilé sur la place Rouge aux côtés de vétérans, d'étudiants et de militants politiques. Environ 56 000 policiers avaient été déployés dans tout le pays, mais aucune des manifestations organisées dans le cadre de la Journée internationale du travail n'a dégénéré.
Sur un air plus léger, les étudiants de Novossibirsk ont organisé un défilé parodique – intitulé la «monstration» – durant lequel ont été brandies des bannières aux slogans tels que : «Licornes du monde, unissez-vous!» ou «Tout le pouvoir aux chouettes».
Turin, Italie
A Turin, dans le nord de l'Italie, une bagarre a éclaté entre la police anti-émeutes et une vingtaine de manifestants masqués, armés de parapluies et de drapeaux, après que les officiers ont interdit à un groupe de manifestants d'accéder à la Piazza San Carlo, où les dirigeants syndicaux prononçaient des discours. Au moins trois manifestants ont été arrêtés et au moins une personne a été blessée. C'est le seul incident signalé au cours d'un défilé qui a regroupé des milliers de partisans de gauche.
Paris, France
Les commémorations autour de la place de la Bastille ont dégénéré lorsque des cocktails Molotov ont été jetés contre la police par des militants masqués. Au moins un policier a été gravement brûlé. D'autres manifestants ont jeté des fumigènes pour désorienter la police, qui à son tour a tiré des gaz lacrymogènes pour essayer de contrôler la foule. Ailleurs dans la ville, les marches ont été pacifiques.
Istanbul, Turquie
Plus de 200 personnes ont été arrêtées lorsque que des militants de gauche, des anarchistes et des syndicalistes ont essayé de rejoindre la place Taksim, lieu traditionnel des manifestations du 1er mai jusqu'au massacre sanglant de 1977. La police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur les manifestants dans le quartier de Mecidiyekoy. Un homme de 57 ans aurait été écrasé par un camion de police équipé d'un canon à eau. D’après le bureau du gouverneur un nombre d'armes conséquent ont été saisies, dont 17 grenades à main.
Berlin, Allemagne
A Berlin, des milliers de policiers ont monté la garde dans le quartier de Kreuzberg, traditionnellement de gauche, pour éviter que les violences constatées les années précédentes se reproduisent. En 2009, par exemple, 273 agents de police avaient été blessés dans des affrontements avec des émeutiers. Alors que la plupart des célébrations de la journée se sont déroulées sans incident, des manifestants habillés en noir ont commencé à jeter des pierres et des pétards sur la police. Des gaz lacrymogènes a été lancés par la police et des arrestations ont eu lieu. Dans la ville d'Apolda, dans l'est du pays, environ 100 personnes ont été arrêtées après avoir lancé pierres et pétards sur des policiers.
Ukraine
Un petit groupe de manifestants de gauche pacifiques ont été attaqués par des membres du mouvement nationaliste C14 («Sitch») à Vinnitsa, dans l'ouest de l'Ukraine. La police est intervenue entre les deux groupes sans qu'aucun blessé ne soit signalé.
New York, Etats-Unis
Des milliers de personnes se sont rassemblées à New York pour manifester contre la politique d'immigration du président Donald Trump. Au moins quatorze personnes ont été arrêtées après avoir bloqué les entrées des banques JP Morgan et Wells Fargo, dans le quartier de Midtown, à Manhattan. D’après les manifestants, lesdites banques tirent bénéfices des centres de détention pour les immigrants sans papiers. Des rassemblements pro-migrants ont également eu lieu à Chicago, à Los Angeles, à Seattle et à Washington.
Portland, Etats-Unis
Une manifestation devant l'hôtel de ville de Portland, dans l'Oregon, a été annulée par la police qui a accusé les manifestants de créer des «conditions d’insécurité».
Les médias locaux ont signalé que des «anarchistes» avaient brisé des vitres et lancé des projectiles dans les rues de la ville.
Plusieurs arrestations ont été effectuées et les images diffusées par les médias montrent qu'un important dispositif policier avait été déployé.
Londres, Royaume-Uni
Des centaines de militants de gauche portant quelques portraits du dirigeant soviétique Joseph Staline, sont partis pour une marche du 1er mai de Clerkenwell Green à Trafalgar Square, où il y avait une forte présence policière.
Une fois sur place, ils ont écouté un discours prononcé par le travailliste John McDonnell, qui a qualifié de «sacrée honte» le niveau de pauvreté des enfants et le nombre élevé de demandes dont les banques alimentaires font l'objet.
Il a appelé son public à voter pour les travaillistes et à rejeter les conservateurs lors des élections qui se dérouleront au mois de juin.
Afrique du Sud
Un rassemblement de la plus grande fédération syndicale d'Afrique du Sud, Cosatu, à Bloemfontein, a été abruptement annulé lorsque le président Jacob Zuma a entendu des chants dont les paroles comportaient les slogans : «Zuma doit partir» et «Zuma doit tomber». Cosatu a traditionnellement été un allié clé du parti du Congrès national africain (ANC) dont Jacob Zuma fait partie, mais la relation de ce dernier avec le syndicat a été mise à mal par des allégations de corruption et de mauvaise gestion. Au mois d’avril, Cosatu a appelé Jacob Zuma à démissionner.
Cuba
Contrairement à de nombreux autres pays, les rassemblements de mai à Cuba ont quasiment tous été des preuves de soutien au gouvernement socialiste. Des milliers de personnes étaient rassemblées sur la place de la Révolution à la Havane, brandissant des drapeaux cubains et des portraits de Fidel Castro, sous l'œil de son frère et actuel dirigeant de l'île, Raul Castro.
Le rassemblement à la Havane a été brièvement perturbé par un seul manifestant qui a brandi un drapeau américain. Il a rapidement été interpellé par les forces de l'ordre.
Manille, Philippines
Les organisateurs des manifestations du 1er mai affirment que jusqu'à 35 000 personnes se sont rassemblés sur la place Liwasang Bonifacio à Manille pour exiger des augmentations des salaires, se prononcer en faveur des droits des femmes et des homosexuels tout en condamnant l'impérialisme américain. Certains ont également tenu des pancartes appelant à la fin des meurtres extrajudiciaires dans la guerre sanglante que le gouvernement livre au trafic de drogue.