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Deux avions espions britannique et américain repérés près de la côte russe par... des internautes

A l'aide d'une simple application qui enregistre les données de vol des avions, deux Rivet Joint, un britannique et un américain, ont été repérés alors qu'ils menaient une mission classifiée au large de la côte russe, près de la base de Kaliningrad.

Partis étudier la base d'aéronautique navale de Kaliningrad en Russie dans le cadre d'une mission classifiée pour récolter de précieuses informations sur les capacités de défense aérienne russes, un avion espion Rivet Joint RC-135 de l'armée britannique accompagné d'un autre appareil américain du même modèle ont été repérés par... l'application pour téléphone portable Flight radar24.

La direction, la vitesse et le numéro de vol des avions – qui coûtent plus de 750 millions d'euros – ont ainsi été partagés sur Twitter, où les internautes ont pu les suivre alors qu'ils approchaient de la côte russe.

Selon le site spécialisé The Avionist, les deux avions espions auraient également eu pour but de brouiller les radars russes qui auraient pu détecter des avions de chasse F-35 américains, partis rendre visite à la base estonienne d'Amari au même moment.

Interrogé par le Daily Mail, l'ancien officier de la Royal Air Force britannique (RAF) Graham Pitchfork a expliqué que les sites tels que Flightradar24.com ou Planefinder.net rendaient pratiquement impossible les opérations aériennes secrètes. «Il n'y a pas grand chose que ces "geeks" ne peuvent pas observer et partager avec le monde», a-t-il assuré, ajoutant qu'il trouvait étrange que des personnes souhaitent suivre des avions espions. «Il est bien que ce problème soit mis en lumière, mais je crains que nous ne devions vivre avec», a-t-il poursuivi.

Justin Bronk, un analyste qui travaille pour un think tank proche de l'armée britannique, le Royal United Services Institute, a de son côté expliqué que la position des avions avait été révélée par leurs transpondeurs, qui ne peuvent être éteints qu'en zone de guerre.

«L'espace aérien européen est très encombré, il y a donc une limite a ce qu'il est possible de faire "en silence"», a-t-il avancé.

Un porte-parole du ministère de la Défense britannique a commenté l'affaire sobrement : «La RAF a une grande variété d'outils à la pointe de la technologie pour collecter des renseignements, qui peuvent être utilisées en association avec nos alliés partout dans le monde. Notre politique est de ne pas commenter les spéculations autour de nos opérations de renseignement.»

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