«Cette provocation militaire insensée pousse la situation dans la péninsule coréenne au bord d’une guerre nucléaire», a mis en garde le 2 mai l’agence de presse nord-coréenne KCNA, commentant les manœuvres de deux bombardiers américains B-1B Lancer qui procèdent à des exercices communs avec les forces aériennes sud-coréennes et japonaises.
Pour Pyongyang, les avions de combat américains ont mené «un exercice de simulation de bombardement nucléaire sur les principaux sites» nord-coréens. Séoul a, de son côté, déclaré que ces manœuvres avaient pour but de répondre aux provocations nord-coréennes.
Les tensions déjà vives sur la péninsule de Corée se sont encore intensifiées en raison d'exercices militaires communs entre Washington et Séoul qui ont eu lieu les 29 et 30 avril en mer du Japon. 290 000 militaires sud-coréens et 9 700 militaires américains y ont participé. Le porte-avion américain Carl Vinson a également été impliqué dans ces manœuvres.
En réponse, Pyongyang a annoncé le 1er mai «l’accélération des mesures pour intensifier les forces de dissuasion nucléaire». La Corée du Nord a également effectué le 29 avril un nouvel essai de missile balistique quelques heures après une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU où les Etats-Unis ont déclaré la nécessité d’isoler Pyongyang et de renforcer les sanctions contre le pays.
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Pékin demande la suspension immédiate du bouclier antimissiles américain
Fin avril, les Etats-Unis ont déployé en Corée du Sud, à la demande de Séoul, leur bouclier antimissile THAAD. Le gouvernement sud-coréen affirme vouloir se défendre face à la menace que représente son voisin.
Le 2 mai, c'est la Chine qui a demandé la suspension du déploiement du bouclier antimissile américain. «Nous sommes opposés au déploiement du système THAAD en Corée du Sud. Nous appelons les parties en présence à arrêter ce déploiement immédiatement et nous prendrons fermement les mesures nécessaires pour défendre nos intérêts», a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang.
Cette déclaration est intervenue quelques heures après que le colonel américain Rob Manning, porte-parole des forces américaines en Corée du Sud, a annoncé que le système THAAD était désormais «opérationnel, avec la capacité d'intercepter les missiles nord-coréens».
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La Chine et la Russie dénoncent depuis des mois la mise en place de ce système américain en Corée du Sud car il constituent pour elles un grave risque d'escalade des tensions dans la région. Son déploiement a également suscité un tollé dans le pays et provoqué des heurts entre habitants des villages situés à proximité des sites de défense antimissile et les forces de l’ordre.