Dans une interview au site d’information hébreu Walla, le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman avait déclaré que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un était «un fou» à la tête d’une «bande de fous extrémistes» qui «pose un danger à la sécurité du monde». Pyongyang semble avoir «franchi la ligne rouge» avec ses essais nucléaires récents, avait averti Avigdor Lieberman.
En réponse, le ministère nord-coréen de la Défense cité par l’agence de presse KCNA a promis «une punition mille fois plus grande à tous ceux qui osent atteindre à la dignité de son dirigeant suprême» et a qualifié les commentaires d’Avigdor Lieberman de propos «imprudents et calomnieux» émis dans le cadre d’une «campagne israélienne de diffamation».
Pour se justifier, Pyongyang a désigné son arsenal nucléaire de force de dissuasion contre «l’agression américaine», tandis qu’Israël n'est pour la Corée du Nord qu'un «empêcheur de paix». «Israël est le seul possesseur illégal d’armes nucléaires qui jouit du soutien des Etats-Unis, et dans le même temps, Israël attaque la Corée du Nord pour possession d’armes nucléaires», explique le communiqué de la diplomatie nord-coréenne. «L’accès de la Corée du Nord aux armes nucléaires se fait dans le cadre de son droit légitime à l’auto-défense, afin de faire face aux provocations agressives des Etats-Unis. La force nucléaire nord-coréenne est une épée de justice précieuse qui défend avec fermeté la paix dans la péninsule de Corée et dans la région.»
La Corée du Nord a également tenu Israël pour responsable de «crimes contre l’humanité» et l’a qualifié d’«occupant» cherchant à dominer la Palstine et opprimer ses habitants.
Les déclarations d’Avigdor Lieberman ont suscité des critiques au sein même de l’Etat hébreu, où certaines personnalités politiques ont fait savoir qu’Israël avait déjà suffisamment d'adversaires et devait éviter de s'en faire de nouveaux avec de tels commentaires irréfléchis.
«Nous avons assez d’ennemis. Concentrons-nous sur eux», a écrit sur Twitter la députée Shelly Yachimovich.
«Le ministre des Paroles discute de manière irresponsable de la Corée du Nord. Et il n’y a pas de Premier ministre pour brider les ministres qui ne savent pas tenir leur langue», s’est insurgé l’ancien ministre de la Défense, Moshe Ya'alon.
Les tensions déjà très vives se sont intensifiées sur la péninsule de Corée après le test de missile balistique mené par Pyongyang le 29 avril. L’essai a été effectué sur fond d'exercices navals en mer du Japon, conduits par la Corée du Sud et les Etats-Unis, avec la présence notable du porte-avions américain Carl Vinson.
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