«Je vous le dis sincèrement, je ne comprends pas la politique intérieure française», a déclaré le 29 avril le pape François, interrogé sur la tentation des catholiques français pour le vote populiste ou extrême, dans l'avion qui le ramenait d'Egypte.
«J'ai cherché à avoir de bons rapports même avec l'ancien président [François] Hollande. Il y a eu un conflit autrefois mais on a pu en parler», a-t-il ajouté, probablement en référence au débat sur le mariage homosexuel ou au rejet par le Vatican de la nomination d'un ambassadeur de France homosexuel.
«Des deux candidats politiques, je ne connais pas l'histoire. Je sais que l'un représente la droite forte, mais l'autre, je ne sais pas d'où il vient, alors je ne peux pas donner d'avis», a-t-il dit, en riant, sans citer les noms des deux candidats.
A huit jours du second tour, le candidat à la présidentielle qui veut s'affranchir des partis, Emmanuel Macron, a reçu le 29 avril un soutien appuyé de François Hollande, tandis que sa rivale Marine Le Pen a annoncé avoir choisi en cas de victoire un Premier ministre souverainiste en la personne de Nicolas Dupont-Aignan.
Le Pape avait été beaucoup moins prudent pendant la campagne électorale américaine. En février 2016, le pape François et Donald Trump, alors candidat à la primaire républicaine, avaient exposé à distance leurs profondes divergences. «Une personne qui veut construire des murs et non des ponts n'est pas chrétienne», avait lancé le pape, provoquant une réaction courroucée du magnat de l'immobilier, qui avait jugé «honteux» qu'un responsable religieux «mette en doute la foi d'une personne».
Donald Trump s'est cependant dit impatient de rencontrer le Pape lors de son déplacement en Italie fin mai pour le sommet du G7 à Taormine (Sicile). «Je reçois tous les chefs d'Etat qui en font la demande», a répondu le 29 avril le pape François, tout en précisant n'avoir pas encore été informé d'une telle «demande».