«Pour moi il y a des choses qui restent étranges comme par exemple la visite de sa fille en Allemagne, qui est traitée pratiquement comme un événement mondain, alors que le mélange de la politique avec la famille et les affaires rappelle plutôt le népotisme et serait chez nous inimaginable», a déclaré le ministre social-démocrate, dans une interview publiée le 29 avril par le groupe de presse régional allemand Funke.
Il faisait référence à la venue à Berlin au début de la semaine d'Ivanka Trump, désormais conseillère de son père à la Maison Blanche, pour participer à un débat sur la place des femmes dans l'économie, à l'invitation de la chancelière conservatrice Angela Merkel.
«Cela me dérange toujours lorsque des membres de la famille, qui n'ont jamais été élus, débarquent tout à coup comme des hôtes officiels de l'Etat et sont traités pratiquement comme s'ils faisaient partie d'une famille royale», a ajouté Sigmar Gabriel, connu pour ses prises de position tranchées.
De manière générale, après les premiers 100 jours au pouvoir du président américain, il a estimé que la situation «s'était améliorée» après un démarrage inquiétant, mais qu'elle n'était «pas encore satisfaisante».
De manière plus diplomatique, la chancelière allemande a elle estimé, dans une autre interview le 29 avril au groupe de presse Madsack, avoir développé «une bonne relation de travail» avec Donald Trump, «ce qui clairement n'exclut pas des points de vue différents».
Les deux dirigeants ont eu des contentieux notamment sur les dépenses militaires au sein de l'OTAN. L'administration Trump a aussi plusieurs fois critiqué l'excédent commercial de l'Allemagne.
«Nous sommes fiers que nos produits soient demandés dans le monde. Et c'est aussi notre exigence pour laquelle beaucoup, beaucoup de gens travaillent», a indiqué samedi la dirigeante allemande dans son podcast hebdomadaire, sans mentionner Donald Trump.
Le 45e président américain menace de mesures protectionnistes notamment à l'égard de pays comme l'Allemagne. Malgré tout, dans son entretien accordé au groupe de presse Madsack, Angela Merkel a dit «ne pas exclure que les négociations avec les Etats-Unis sur un traité de libre-échange soient redémarrées un jour». Elles sont au point mort actuellement.