Le Parlement du Monténégro a accepté d'adhérer à l’OTAN, à l'issue d'un vote le 28 avril. 46 parlementaires ont voté pour l'adhésion, et aucun contre.
Et pour cause, les opposants, qui appellent à la tenue d'un référendum sur la question, ont décidé de boycotter la session.
Avant le vote, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le parlement, où ils ont déployé une banderole «Assassins de l'OTAN, vous avez du sang sur les mains !»
Sous les cris de «voleurs» et «trahison», les opposants ont ensuite brûlé un drapeau de l'organisation avant de se disperser sans incident.
Une adhésion controversée
En 2009, le Monténégro, qui avait fait sécession de la Serbie trois ans plus tôt, s'était vu proposer un plan d'action pour adhérer à l’alliance.
En 1999, le Monténégro et la Serbie, qui ne formaient alors qu’un seul et même pays après le démantèlement de l’ex-Yougoslavie, avaient subi des bombardements de l’OTAN durant trois mois.
Conduite sans autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU, l’intervention avait fait des centaines de morts et ravagé de nombreuses infrastructures et sites historiques.
Washington donne son accord, Moscou s'interroge
Le 11 avril, le président des Etats-Unis Donald Trump avait donné son accord à l’adhésion du pays, assurant dans un communiqué de presse que l'OTAN était «central pour assurer la paix et la sécurité sur le continent européen».
De son côté, la Russie estime que l’accession du pays à l’OTAN serait un facteur d'instabilité dans les Balkans et l’Europe. «Les raisons pour que le Monténégro entre dans l’alliance ne sont pas claires. Est-ce que quelqu’un le menace ?», avait ainsi commenté Vladimir Poutine en juin 2016. Il avait ensuite déploré le «dédain affiché du bloc pour [la] position» russe.
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