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L’Egypte pilonne les positions de l’EI en Libye après l’exécution de 21 chrétiens égyptiens

Les forces aériennes égyptiennes, avec la participation de forces libyennes progouvernementales, ont mené un raid aérien contre des positions de l’Etat islamique (EI) près de Derna, en Lybie, après l’exécution de 21 chrétiens égyptiens.

Les forces libyennes pro-gouvernementales ont également participé à l’opération, selon un commandant.

Selon l’agence Reuters, l’armée égyptienne a diffusé une déclaration télévisée confirmant que des frappes avaient eu lieu à l’aube sur des camps, des sites d’entraînement et des dépôts d’armes de l’EI en Libye. D’après la télévision égyptienne, 50 terroristes ont été tués lors de ces frappes aériennes.

Dans un discours télévisé, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a affirmé que l’Egypte «se réserve le droit de réagir de façon et au moment appropriés». Il a également déclaré un deuil national de sept jours.

Mohamed Eljarh, un journaliste local, a annoncé sur son compte Twitter qu’au moins huit raids avaient été effectués sur les positions de l’EI et que les militaires égyptiens avaient souligné que ce n’était que le début de la réponse à l’assassinat des coptes [chrétiens d’Egypte].

Un officier supérieur libyen, Khalifa Haftar, a dit dans une interview par téléphone à la chaîne télévisée égyptienne Dream que l’armée «soutient fermement l’intervention militaire égyptienne pour frapper Daesh [l’EI] et d’autres groupes terroristes», avant d’ajouter que « les Libyens aident l’armée égyptienne à prendre une revanche sur ces forces terroristes parce que le Caire est considérée comme une ville libyenne».

Selon le commandant des forces aériennes libyennes, des avions de combat libyens ont aussi bombardé des cibles dans le centre du pays, près des villes de Syrte et de Ben Giauad, après leur implication dans des raids sur Derna.

La France et l’Egypte ont réclamé une réunion du Conseil de Sécurité des Nations unies pour prendre de «nouvelles mesures» contre l’EI.

Une vidéo de cinq minutes diffusée dimanche montre des chrétiens coptes vêtus de combinaisons orange et des terroristes qui les forcent à se mettre à genoux devant eux avant de les décapiter. La vidéo s’intitule : «Les hommes de la croix, les adeptes de l’église égyptienne hostile».

Le ministère égyptien des Affaires étrangères a interdit à ses citoyens d’entrer sur le territoire libyen après la diffusion de cette vidéo.

Les images des assassinats sont apparues pour la première fois jeudi dans le magazine de l’EI Dabiq.

Les victimes auraient été kidnappées dans la ville de Syrte le 31 décembre et le 3 janvier.

Il s’agit du premier raid aérien sur les positions de l’EI par l’Egypte, jusqu’à présent le gouvernement avait nié toute implication. Elle rejoint ainsi ses alliés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord : la Jordanie, le Maroc, le Bahreïn, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Qatar.

En plus des Etats-Unis qui mènent l'offensive, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, la France, l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Italie, la Norvège, le Portugal, l’Espagne et les Pays-Bas ont participé à l’opération. L’an dernier, l’Iran et la Turquie avaient aussi envoyé leurs troupes sur le terrain.

Les kurdes syriens et irakiens sont aussi mis à contribution, ils se battent généralement avec le soutien des forces armées turques et iraniennes.

L’Eglise copte orthodoxe d’Egypte a fait savoir qu’elle était sûre que les auteurs de cette exécution seraient punis.