«L’ONU est profondément inquiète pour la sécurité et la protection de plus de 400 000 personnes à Raqqa, en Syrie. Au cours des dernières semaines, le nombre de morts et de blessés parmi les civils lors des combats quotidiens et des frappes aériennes a augmenté et l’infrastructure civile, notamment des hôpitaux, des écoles, des marchés et des infrastructures hydrauliques, a été endommagée», s'inquiète Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU dans un communiqué.
Au moins huit personnes, dont cinq enfants, auraient été tuées et deux écoles détruites, le 23 avril, par des frappes aériennes de la coalition sur la ville d’Atabaqa, selon l’ONU. Et le 23 avril, des dizaines de personnes auraient été tuées et blessées dans des frappes aériennes sur un camp de personnes déplacées près du village Albardah, à 20 kilomètres à l’ouest de Raqqa, d’après le communiqué de Stéphane Dujarric.
Dans d’autres camps de fortune dans la province de Raqqa abritant des milliers de personnes ayant fui Daesh, quatre personnes sur cinq «restent à ciel ouvert sans abri approprié», selon le même communiqué. Plusieurs personnes seraient même décédées faute de soins médicaux.
Atteindre un camp de réfugiés est «une épreuve indescriptible»
«Il y a des inquiétudes» quant à l’impact de l’opération soutenue par les Etats-Unis sur les civils, a confié à RT Fahran Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU. «Nous avons établi des camps dans la région qui accueillent des gens et nous essayons de nous assurer que tous les gens déplacés à cause des combats puissent être logés dans les camps pour être en sécurité. Mais nous voulons nous assurer que quelles que soient les opérations menées, ils gardent à l’esprit qu’un énorme nombre de civils essaient de fuir pour leur sécurité», a déclaré le responsable onusien. Ce dernier a appelé toutes les parties impliquées dans le conflit en Syrie à respecter les normes humanitaires de base pour que «les civils puissent échapper aux conséquences des actions de Daesh et des frappes aériennes [de la coalition internationale]».
Un civil qui a atteint le camp de Karamah financé par l’ONU dans les banlieues de Raqqa a confié à l’agence Ruptly ce qu’il avait subi. «Tous les gens qui arrivent ici ont été soumis à la même épreuve. Ma famille et moi avons payé environ 80 000 [livres syriennes, soit 346 euros]. Cela nous a coûté trop. Il y avait tant de souffrances, il y avait des handicapés et des malades. C’était une épreuve indescriptible», a-t-il souligné.
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Les Etats-Unis soutiennent les Forces démocratiques syriennes, une alliance multi-ethnique à majorité kurde, qui participent à l'opération «Colère de l’Euphrate». Cette offensive lancée en novembre 2016 a pour but de reprendre Raqqa à Daesh.