Les terroristes de Daesh et leur commandement militaire se trouvent désormais dans la ville de Mayadin, dans la province de Deir ez-Zor, à 140 kilomètres au sud-est de la ville de Raqqa, selon la chaîne américaine Fox News qui cite des responsables américains de la Défense sous couvert d'anonymat. D’après le média américain, cette décision des djihadistes a été prise sous la pression des rebelles soutenus par les Etats-Unis.
Fin mars, la coalition dirigée par Washington a confié à l’hebdomadaire américain Newsweek que 3 500 combattants de Daesh se trouvaient à Raqqa, «capitale» de l’Etat islamique en Syrie. Peuplée par 300 000 personnes, la ville a été prise par les terroristes en 2013.
Cependant, au cours des deux derniers mois, des centaines de «bureaucrates» de Daesh ont quitté le fief terroriste pour la ville de Mayadin, également sous le contrôle de l’Etat islamique, à en croire Fox News, qui affirme que d'importants déplacements de troupes et de matériel ont été observés par des drones de surveillance américains. Mayadin se trouve à près de 40 kilomètres de la ville assiégée de Deir ez-Zor, qui est à l'heure actuelle la seule zone contrôlée par le gouvernement syrien à résister aux assauts répétés de Daesh.
Depuis la frappe américaine sur la base aérienne syrienne d'Al-Chaayrate, la coalition internationale aurait réduit la fréquence de ses bombardements en Syrie, avec 120 frappes aériennes autour de Raqqa. A titre de comparaison, plus de 7 800 frappes avaient été menées en mars, d'après les chiffres du Pentagone.
Les Etats-Unis soutiennent les Forces démocratiques syriennes, une alliance multi-ethnique à majorité kurde, qui participent à l'opération «Colère de l’Euphrate». Cette offensive lancée en novembre 2016 a pour but de reprendre Raqqa des mains de Daesh.
Si l'information s'avère, cela risque de précipiter l'offensive sur la capitale de Daesh, en préparation depuis de nombreux mois. Avec le départ des terroristes de Daesh, la bataille pour Raqqa est maintenant «imminente», ont admis les responsables américains de la Défense sur Fox News.
La province de Deir ez-Zor a été le théâtre de combats et massacres particulièrement sanglants. Une frappe aérienne américaine avait touché l’armée syrienne «par erreur» le 17 septembre 2016, tuant des dizaines de soldats.
Moscou a tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises sur la situation humanitaire désastreuse dans cette province, tout en dénonçant l'hypocrisie des responsables occidentaux qui accusent la Russie de ne pas aider suffisamment la population civile de zones contrôlées par les rebelles.
Mais l’aide russe est en réalité indispensable à la ville de Deir ez-Zor, où Moscou a fourni des tonnes de nourriture par les airs, les largages étant bien souvent la seule manière de ravitailler la ville assiégée. Selon le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, «rien que via le Centre russe pour la réconciliation, des milliers de tonnes d’aide humanitaire ont été délivrées à Alep, Homs, Hama, Damas, Lattaquié, Palmyre, Deir ez-Zor et d’autres villes».