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Cologne : manifestation contre la tenue du congrès du parti anti-immigration AfD

Des milliers de manifestants ont tenté de perturber la tenue du congrès de l'AfD, empêtré dans des luttes internes à cinq mois des élections législatives.

Accompagnés par les sifflets et les chants de protestataires, les quelque 600 délégués de l'Alternative pour l'Allemagne ont rejoint sous une très haute protection policière un hôtel du centre de Cologne où leur congrès se tient jusqu'au 23 avril.

Des manifestants ont essayé de leur bloquer le passage, ce qui a conduit à des échauffourées avec les forces de l'ordre. Un policier qui escortait des membres du parti a été légèrement blessé au visage et un homme arrêté dans la foulée. 

En tout, quelque 50 000 manifestants, encadrés par 4 000 officiers de police, sont attendus ce week-end. L'an passé, à Stuttgart, des heurts attribués à l'extrême gauche avaient éclaté.

Cette réunion de l'AfD est censée résorber la fracture entre les «réalistes» du parti voulant rompre avec les discours réputés d'extrême droite, et les tenants d'une ligne plus dure, habitués aux dérapages verbaux, notamment racistes.

Le débat est d'autant plus important que ces hostilités internes nourrissent la baisse de popularité de ce parti. Il avait pourtant connu un essor fulgurant lors de la crise migratoire de 2015-2016, lorsque la chancelière Angela Merkel avait ouvert son pays à plus d'un million de demandeurs d'asile. 

Dernier coup de théâtre en date, la co-dirigeante de l'Alternative pour l'Allemagne et chef de file des «réalistes», Frauke Petry, a annoncé le 19 avril ne pas vouloir être tête de liste aux élections, plongeant le parti dans l'embarras faute d'autre candidat.

La formation qui se revendique anti-islam, eurosceptique et porteuse des valeurs familiales traditionnelles pourrait en conséquence décider de partir en campagne sans réelle figure de proue. 

Pour marginaliser ses adversaires en interne, Frauke Petry a aussi appelé les délégués du parti à adopter au congrès une stratégie de «realpolitik» à même de les conduire au pouvoir dès 2021 et bannissant les dérapages racistes.