International

Arménie : la foule se dissipe, le gouvernement appelle à «l’ordre constitutionnel»

Un grand nombre de manifestants a quitté la rue centrale d’Erevan mettant fin au mouvement de protestation contre la hausse des tarifs d’électricité. Le Premier ministre prie ceux qui restent «pour motif politique inconnu» de rester calme.

Les organisateurs du mouvement «Non au vol !» de la Place de Liberté ont rapporté que des gens vont demeurer sur la place pour décider de la suite des actions à entreprendre et pour éviter des confrontations avec les autorités après que le chef adjoint de la police d’Erevan, le colonel Valerii Ossipyan les ont exhorté de quitter l’avenue du Maréchal Baghramyan qu’ils bloquent depuis près d’une semaine.

Plusieurs centaines de protestataires sont restés sur l’avenue du Maréchal Bagramyan, dont certains essayant de persuader ceux qui partent de revenir et soutenir leur but «commun». Ceux qui refusent de revenir sur l’avenue du Maréchal Bagramyan ont cependant affirmé qu’il était important de trouver «un chemin digne» pour riposter sans s’enliser dans l’aventurisme, a rapporté Armenia Today

Lors de son discours de dimanche face à la foule, Ossipyan a indiqué que la police «fera tout son possible pour restaurer l’ordre public». Il a également souligné que les autorités ne vont pour l’instant prendre aucune mesure contre les activistes qui ont paralysé le centre de la capitale arménienne.

Ossipyan a signalé que la police préviendra à l’avance si l’ordre est donné de dégager les barricades. L’officier a aussi noté qu’il y avait certains jeunes provocateurs dans les rangs des protestataires et il a appelé les responsables des activistes à maitriser ces éléments perturbateurs potentiellement dangereux. L’un d’entre eux a déjà été interpellé après avoir pris la parole sur scène pour appeler à la révolte contre le gouvernement. «On ne mène pas de négociations avec des virus, on les détruit. Autrement dit, par la force», dans ces termes se serait exprimé le fougueux révolutionnaire. Il a de suite été arrêté par la police pour incitation à la violence.

Le Premier ministre arménien Hovik Abrahamyan soupçonne la présence d’autres provocateurs parmi les activistes toujours réunis au centre d’Erevan. Le Premier ministre affirme que leur «objectif réel» n’est pas lutter contre le gel des tarifs de l’électricité, mais de «déstabiliser la situation dans le pays» et de «monter les citoyens les uns contre les autres» pour  poursuivre des «aspirations politiques à court terme».

L’intention de déstabiliser est évidente, selon Abrahamyan. Des démonstrateurs continuant à protester malgré les concessions accordées par le président Serzh Sarkisian samedi. «En conformant la bonne volonté des autorités d’engager un dialogue et travailler ensemble, je lance un appel encore une fois à nos concitoyens qui continuent à protester sur l’avenue du Maréchal Bagramyan de s’abstenir de toute action non constitutionnelle et de ne pas aggraver la situation», a déclaré le Premier ministre exhortant les activistes de ne pas provoquer la police. 

Samedi, le président arménien Serzh Sarkisian a promis que le gouvernement supportera le coût de l’augmentation des tarifs de l’électricité jusqu’à la publication de l’audit concernant la justification de l’augmentation des tarifs et ses conséquences pour l’économie du pays. «C’est extrêmement dangereux d’annuler cette hausse de tarifs», a-t-il rapporté. «Si l’audit confirme que l’augmentation des tarifs est justifiée, les consommateurs devront se conformer aux nouveaux prix».