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Washington entend faire de l'Iran la «priorité» à l'ONU

Washington affirme que l'Iran est le «principal coupable» des conflits au Moyen-Orient. Paris, Moscou et Pékin insistent, au contraire, sur l'importance d'un règlement du conflit israélo-palestinien pour ramener la paix dans la région.

L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a qualifié l'Iran de «principal coupable» des conflits au Moyen-Orient et s'est engagée à collaborer avec les alliés de Washington pour faire en sorte que Téhéran respecte les résolutions de l'ONU. 

La diplomate américaine a cité le soutien de l'Iran au président syrien Bachar el-Assad, l'armement des rebelles Houthis au Yémen, la formation des milices chiites en Irak et la présence au Liban du Hezbollah soutenu par Téhéran. 

«La question israélo-palestinienne est importante et mérite attention. Mais c'est une question qui n'a certainement pas manqué d'attention ici», a commenté Nikki Haley lors d'un débat mensuel du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient. 

«La nature incroyablement destructrice des activités iraniennes et du Hezbollah dans tout le Moyen-Orient exige une attention beaucoup plus soutenue de notre part. Cela devrait devenir la priorité de ce Conseil dans la région», a-t-elle ajouté.

Trois jours plus tôt, le 18 avril, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson avait estimé que l'accord nucléaire international conclu avec l'Iran en 2015 «échouait» à remplir ses objectifs, après l'annonce par le président Donald Trump d'une réévaluation de l'allègement des sanctions en vertu de cet accord. 

Mais, la position américaine n'a pas semblé convaincre les autres membres du Conseil.

La France, la Russie et la Chine n'ont pas mentionné l'Iran et ont, au contraire, insisté sur l'importance d'un règlement du conflit israélo-palestinien pour ramener la paix dans la région.

L'ambassadeur iranien à l'ONU a, de son côté, accusé les Etats-Unis de se livrer à une «campagne de propagande mensongère» contre son pays. 

«Les Etats-Unis et le régime israélien veulent supprimer la question palestinienne de ces débats publics», a déclaré l'ambassadeur Gholamali Khoshroo, devant le Conseil de sécurité.

«En blâmant tout le monde sauf l'occupant, les Etats-Unis cherchent à effacer le sujet, plutôt qu'à s'en occuper», a-t-il ajouté.

Nikolaï Mladenov, envoyé spécial de l'ONU au Proche-Orient, a évoqué Israël, les Palestiniens, la Syrie, le Liban, la Libye et le Yémen, mais n'a pas mentionné l'Iran dans son rapport au Conseil. 

A l'issue de la réunion, Nikki Haley a affirmé devant des journalistes que Washington continuerait à se concentrer sur l'Iran pour «s'assurer que tout le monde sache que tous les coups fourrés dans la région portent la trace de la main de l'Iran».  

L'administration Trump a vivement critiqué l'ancien président Barack Obama pour avoir refusé, en décembre, d'utiliser son veto pour bloquer une résolution du Conseil de sécurité condamnant l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. Partisane fervente d'Israël, Nikki Haley a qualifié cette résolution adoptée avec l'abstention des Etats-Unis de «terrible erreur».

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