International

Dans un clip, Natayahou fait croire que les libéraux laisseront l’EI entrer dans le pays (VIDEO)

Une nouvelle vidéo de campagne publiée sur la page de Benyamin Netanyahou agite Israël. Elle affirme que l’opposition de gauche laissera les combattants de l’Etat islamique (EI) entrer dans le pays.

Les combattants de l’EI avancent en Syrie et en Irak. Ils ont non seulement suscité des efforts internationaux pour contrer leur progression, mais ils sèment également la terreur à travers les médias qui, depuis une année, rapportent de nombreuses exécutions d’homosexuels, de fumeurs ou d’utilisateurs de téléphones portables.

Dans une offensive électorale controversée, le Likoud, parti de droite du Premier ministre israélien, a décidé d’exploiter ces craintes dans le cadre des prochaines législatives israéliennes qui auront lieu le 17 mars prochain.

Sur sa page Facebook, Benyamin Netanyahou a publié une vidéo où des acteurs déguisés en combattants de l’EI conduisent un pick up dans le désert. Ils tiennent des drapeaux sur lesquels sont inscrits en arabe : «Nous ou eux, version EI». Le véhicule lui-même est orné d’un autocollant «Pas Bibi», également en arabe.

Les faux combattants s’arrêtent à côté d’une autre voiture et demandent à son conducteur en hébreu mais avec un fort accent arabe «Comment se rendre à Jérusalem ?». «Tournez à gauche», leur répond le conducteur.

Un slogan provocateur ressemblant à ceux de l’EI s’inscrit alors sur l’écran : «La gauche cédera à la terreur», une référence évidente au parti d’opposition de gauche dirigé par Tzipi Livni.

La vidéo est accompagnée par un morceau de rap en arabe, qui ferait allusion à une musique religieuse islamique qui sert souvent de bande sonore aux vidéos d’exécution de l’EI. Le quotidien israélien Haaretz traduit le texte ainsi : «Depuis mon enfance, je voulais être enterré dans le sol où mon grand-père a été enterré. Depuis mon enfance, je voulais être un soldat et appartenir au Fatah, au Hamas et à Abbas».

La vidéo a été diffusée avec l’inscription suivante : «Cette fois choisissez le Likoud présidé par Netanyahou ou un gouvernement de gauche faible avec Tzipi». Près de 15 000 personnes ont pour l’instant « liké » ce post.

Cette campagne a piqué au vif le camp sioniste, une alliance formée de représentants des partis de gauche et du centre de la scène politique israélienne et qui accusait Netanyahou de vivre dans un monde imaginaire.

Selon la chaîne de télévision i24 News, le camp sioniste a répondu à cette provocation du Premier ministre de la façon suivante : «Netanyahou vit dans un monde imaginaire s’il croit que nous avons oublié son échec colossal dans le domaine de la sécurité. Il a libéré plus de 1 000 prisonniers avec du sang sur les mains, il a renforcé le Hamas, l’Iran est sur le point de devenir une puissance nucléaire et la sécurité personnelle des Israéliens est compromise chaque jour».

Yuval Diskin, ancien directeur du Shabak, le service de contre-espionnage israélien, a déclaré que Benyamin Netanyahou avait présidé à une grande liste d’échecs politiques colossaux et que ces déclarations montraient que ce n’était pas «la honte qui l’étouffait».

«L’homme qui a libéré les terroristes pour ne pas geler la colonisation dans un accord avec le Foyer juif [Habayit Hayehudi], l’homme qui s’est engagé dans la guerre la plus longue depuis la Guerre israélo-arabe de 1948, l’homme qui a menacé l’Iran et qui ne peut pas maîtriser une organisation terroriste dans la bande de Gaza. On ne peut pas dire que ce soit la honte qui l’étouffe», a précisé Yuval Diskin.

Mais cette dernière vidéo de la campagne électorale de Benyamin Netanyahou est peut-être moins troublante que la précédente, dans laquelle on le voyait arriver à l'improviste au domicile d'un couple en déclarant qu’il était leur baby-sitter, ou comme il le dit lui-même, leur «Bibi-sitter» et le seul homme en Israël qui puisse s'occuper des enfants de la nation.