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En proie à des tensions, l’université américaine de Berkeley annule une nouvelle conférence

L'université américaine de Berkeley a annulé une conférence avec la polémiste conservatrice Ann Coulter, de peur que son intervention ne déclenche des violences, quelques jours après des affrontements entre pro et anti-Donald Trump sur le campus.

En février, l’université californienne, connue pour pencher très à gauche, avait déjà bloqué la venue du sulfureux Milo Yiannopoulos, ancien rédacteur en chef du très droitier site internet Breitbart, après de violentes manifestations à l'approche de sa prestation. Cette fois, c'est Ann Coulter, connue notamment pour ses positions anti-immigration, qui ne pourra pas s'exprimer dans l'enceinte de Berkeley.

Dan Mogulof, porte-parole de l'université, a dit à l'AFP qu'un groupe de républicains de Berkeley avait été informé tard le 18 avril que l'événement, qui devait avoir lieu le 27 avril, devait être annulé car la sécurité de l'analyste, comme celle de son public, ne pouvait être assurée.

Problème constitutionnel ?

Le porte-parole a précisé que les craintes que surviennent des troubles pendant la conférence s'étaient intensifiées après l'apparition de posters sur les murs du campus menaçant de perturbations et que de nouvelles «menaces ciblées» avaient été découvertes sur deux sites internet.

Le 15 avril, Berkeley a été le théâtre d'affrontements entre manifestants pro et anti-Trump, qui ont entraîné l'arrestation d'au moins 21 personnes, d'après le Los Angeles Times.

Le Washington Post cite pour sa part la conférencière, auteur de best-sellers, qui affirme que l'université avait tenté de faire pression sur elle pour qu'elle annule sa venue en «imposant des demandes ridicules» – qu'elle avait acceptées.

Son discours devait se focaliser sur l'immigration, son cheval de bataille et sujet d'un de ses livres ¡Adios, America!: The Left's Plan to Turn Our Country Into a Third World Hellhole (Adieu Amérique ! : le plan de la gauche pour transformer notre pays en trou perdu du tiers-monde).

«Ils ont tout d'un coup annoncé que je n'avais pas le droit de parler», déplore-t-elle, citée dans le quotidien, ajoutant que les universités bénéficiant de fonds publics ne devraient pas «enfreindre le droit constitutionnel d'Américains» de s'exprimer librement.

Dan Mogulof a précisé que l'université comptait reporter sa venue au mois de septembre, après avoir identifié l'endroit approprié et pris les mesures de sécurité nécessaires.