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Tunisie : journée de colère estudiantine après des «violences policières» (PHOTOS)

Une «journée de colère», marquée par une grève générale, a été observée par des étudiants tunisiens protestant notamment contre des «violences policières» survenues trois jours plus tôt lors d'une manifestation à Tunis, selon une source syndicale.

A l’occasion de la «journée de colère», 200 à 300 manifestants ont participé à partir de la mi-journée du 14 avril à un rassemblement sur l'avenue Habib Bourguiba, à Tunis, sous un important dispositif sécuritaire – une trentaine de cars de police au total y étaient stationnés –, a constaté un journaliste de l'AFP.

Après avoir scandé des slogans devant le théâtre municipal, ils ont tenté de rejoindre le ministère de l'Intérieur, situé à proximité, mais ont été bloqués par les forces de l'ordre, entraînant quelques bousculades, d'après une source syndicale. Des manifestants et des policiers se sont fait face une partie de l'après-midi sur l'avenue, en partie fermée à la circulation, sans toutefois d'incident majeur.

Selon la radio privée Mosaïque FM, la situation a en revanche été plus tendue à Sfax, la deuxième ville du pays, où la police a notamment fait usage de gaz lacrymogène, à proximité de la préfecture (gouvernorat).

Un dirigeant de l'Union générale des étudiants de Tunisie (UGET), Nidhal Khadraoui, avait auparavant indiqué à l'AFP que la «journée de colère» décrétée par le syndicat visait notamment à dénoncer les «violences policières» ayant émaillé un sit-in le 11 avril devant la présidence du gouvernement. Ce jour-là, «42 étudiants» en droit ont été blessés, «dont cinq grièvement», a-t-il affirmé, soulignant disposer de «photos et vidéos» montrant ces blessures.

Ce sit-in étudiant était intervenu en réaction au décret ministériel «N. 345» qui vise à modifier les conditions d'accès au concours d'entrée à l'Institut supérieur de la magistrature.

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Dans une déclaration à Mosaïque FM, le ministre de l'Intérieur Hédi Majdoub a, lui, démenti toute violence de la part des forces de l'ordre, affirmant que les heurts du 11 avril à Tunis avaient opposé deux groupes d'étudiants. «Aucune enquête n'a été ouverte sur ce sujet parce qu'il n'y a eu aucune agression sur les étudiants en droit de la part de l'institution sécuritaire», a-t-il souligné.