«Nous avons plusieurs questions face aux idées contradictoires et vagues de Washington […] La Russie veut connaître les intentions réelles des Etats-Unis» : c'est avec ces mots que le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a accueilli le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson le 12 avril.
«Il est important pour nous de comprendre votre position, la position des Etats-Unis et les intentions réelles de l'administration de Donald Trump», a-t-il poursuivi avant de commencer les négociations à huis clos. Rex Tillerson a de son côté dit souhaiter un échange «ouvert, franc et sincère» afin de «clarifier les objectifs et intérêts communs» et les «nettes différences» dans les approches des deux pays sur différents dossiers.
Rencontre à huis clos : à quoi s’attendre ?
Selon l'agenda publié par Moscou et Washington, les deux chefs de la diplomatie doivent discuter la crise syrienne et des frappes américaines sur la base aérienne d'Al-Chaayrate. La prétendue ingérence russe dans la campagne électorale américaine est aussi au programme.
Du côté russe, on reste dans le flou le plus total concernant l'issue de cette rencontre, comme en témoignent les récentes déclarations de diplomates russes. Quelques heures avant la réunion, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, Maria Zakharova a néanmoins déclaré que ces négociations devraient clarifier certaines positions américaines. Elle a aussi précisé que la politique internationale des Etats-Unis face aux dossiers syrien, irakien, iranien, afghan et nord-coréen restait «ambiguë».
Le vice-ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Riabkov a aussi affirmé que «la ligne présidentielle de Washington concernant la Syrie rest[ait] un mystère».
«L’incohérence, voilà ce que nous inspire la politique américaine», a-t-il déclaré.
Le nouveau secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson est arrivé en Russie dans l'après-midi du 11 avril. Il s'agit de sa première visite en Russie en tant que chef de la diplomatie américaine. Il avait déjà eu l'occasion de se rendre en Russie, lorsqu'il était directeur du géant pétrolier Exxon Mobile.