«Les annonces du Pentagone concernant la grande efficacité de leurs frappes sur la base aérienne d’Al-Chaayrate ont été faites pour les Américains, pas pour les professionnels», a déclaré le porte-parole de la Défense russe Igor Konachenkov. Il commentait là les affirmations du Pentagone, selon lesquelles «20% des capacités aériennes syriennes» auraient été détruites par des missiles américains le 7 avril.
La Défense russe a rappelé que, selon les données russes, seuls 23 missiles américains avaient touché la base syrienne, alors que 59 avaient été lancés par les navires américains USS Porter et USS Ross depuis la Méditerranée orientale.
«L’efficacité de cette frappe serait la même si on avait jeté ces missiles en vrac, depuis des ballons, sur la base d’Al-Chaayrate. Son coût – plus de 100 millions dollars – et sa précision seraient les mêmes», a-t-il poursuivi, précisant que tous les objets ciblés étaient de grande taille et qu’ils se trouvaient dans une zone bien étudiée par les satellites.
«Pour comparaison, lors de l’opération antiterroriste russe en Syrie, les forces armées russes ont lancé 128 missiles. Ces derniers visait 74 des plus importantes cibles terroristes qui se trouvaient dans différentes régions du pays : postes de commandement, grands entrepôts d’armes et voitures militaires», a-t-il conclu non sans mettre en avance que toutes ces cibles avaient été détruites.
Tôt dans la matinée du 7 avril, 59 missiles Tomahawk ont été lancés sur la base d'Al-Chaayrate, depuis des destroyers de l'US Navy croisant en Méditerranée. Ces missiles ont touché l'infrastructure militaire, mais ont également fait neuf morts parmi les civils, selon le gouverneur de la province de Homs, où l’attaque a eu lieu. Washington a expliqué avoir procédé à ces frappes en représailles à l'attaque chimique présumée du 4 avril dans la province d’Idleb, dont la Maison Blanche tient le gouvernement syrien pour responsable sans pour autant fournir de preuve.
La Russie a qualifié les bombardements américains d'«acte d’agression usant d'un prétexte artificiel contre un pays souverain et membre de l'ONU». Le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, a, pour sa part, évoqué «l'inaction de Moscou face à l'usage d'armes chimiques» et parlé de «complicité» ou d'«incompétence».
«Etant allié de Bachar el-Assad, [la Russie] devrait avoir une plus grande influence sur lui. A chacune de ces horribles attaques, la responsabilité de la Russie est un peu plus importante», a avancé Rex Tillerson le 8 avril.