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Boris Johnson compte sur le G7 pour infléchir la position de Moscou sur le sort d'Assad

Le chef de la diplomatie britannique entend accorder les membres du G7 sur une position commune appelant au départ de Bachar el-Assad en Syrie. Position qui devrait ensuite être présentée à Moscou par le Secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson.

«Il est temps pour Vladimir Poutine de faire face à la vérité sur le tyran qu'il soutient», s'est emporté le ministre des Affaires étrangères britannique Boris Johnson dans une interview au Sun, le 10 avril. Continuant sur un ton résolument offensif, il a ajouté qu'il fallait «faire comprendre à Poutine qu'il n'[était] plus temps de soutenir Assad».

Dans cette optique, le diplomate entend mettre d'accord les membres du G7 autour «de l'objectif de stopper la guerre et reconstruire la Syrie». Les ministres des Affaires étrangères de ce groupe (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada) se réunissent le 10 avril en Italie, à l'occasion d'un sommet annuel. 

Cet objectif de «reconstruction de la Syrie», espère Boris Johnson, sera présenté à la Russie par le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, lors de sa visite officielle à Moscou les 11 et 12 avril. 

Une ligne américaine confuse sur le sort de Bachar el-Assad

Pourtant, si Boris Johnson ne veut plus voir Bachar el-Assad au pouvoir en Syrie, la situation est plus confuse du côté de Washington. Rex Tillerson a en effet déclaré le 9 avril qu'il revenait au peuple syrien de décider du sort de leur président, tandis que l'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU estime pour sa part qu'il faut le chasser du pouvoir...

De son côté, Boris Johnson a laissé passer l'occasion de faire valoir lui-même la position britannique auprès de Moscou, après avoir annulé un déjeuner avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Il a préféré ne pas se rendre à ce rendez-vous prévu le 10 avril, estimant que sa «priorité» concernait «les négociations avec ses collègues du G7 sur la Syrie et le soutien de la Russie à Assad».

Moscou avait pris acte de la décision du ministre britannique, et en avait conclu que Londres «n’[avait] pas de position propre sur la majorité des problèmes actuels ni d’influence réelle sur le déroulement des relations internationales».

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