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Migrants: plus de quotas mais des centres de tri

Les dirigeants des «28», réunis en sommet européen à Bruxelles, se sont mis d'accord hier soir pour accueillir 60 000 demandeurs d'asile ou réfugiés. Le texte, plutôt flou, ne fait ni mention de «quotas obligatoires», ni de «volontariat».

Selon plusieurs participants au sommet européen, il y avait hier soir de l'électricité dans l'air à Bruxelles.

«Ou vous êtes solidaires, ou vous ne nous faites pas perdre notre temps» aurait ainsi tempêté le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, las de voir ses homologues tergiverser dans les solutions à apporter à la crise migratoire dans laquelle l'Italie est en première ligne (60 000 migrants ont débarqué sur ses côtes depuis janvier).

 Si après des heures de débat houleux, les «28» sont finalement parvenus à se mettre d'accord, c'est sur un texte a minima, vidé notamment de ses aspects les plus polémiques, comme l'instauration de quotas d'accueil obligatoires par pays. Des mesures contraignantes contre lesquelles des pays comme la Pologne, la Hongrie, la République Tchèque et la Slovaquie étaient vent debout.

Que dit l'accord exactement ?

A la sortie de ce sommet, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui avait fait de ce texte sur la migration en Europe, l'un des projets phares de sa mandature, semblait un peu désarçonné. «Vu l'ampleur du phénomène, donner une perspective de vie à 60.000 personnes est un effort modeste. Cela prouve que l'Europe n'est pas à la hauteur des principes qu'elle déclame» a-t-il déploré.

L'abandon des quotas obligatoires par pays semble en effet hypothèquer fortement la portée réelle de ce premier texte de solidarité européenne en matière migratoire.