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La police arménienne promet de ne pas utiliser la force contre les manifestations pacifiques

Des manifestants dans la capitale arménienne d’Erevan ont passé encore une nuit dans les rues. La police a promis de ne pas recourir à la force, si les protestataires restaient pacifiques.

Les manifestants qui ont bloqué une route avec des poubelles demandent l'annulation de la hausse des prix de l’électricité qui doivent entrer en vigueur le 1 août. Ils ont refusé de rencontrer le président arménien Serge Sargsian pour discuter de leurs réclamations et continuent un sitting, une manifestation immobile assise, qui a commencé vendredi.

Alors que la manifestation continue, la police d’Erevan a promis de ne pas utiliser la force, si les actions de protestations restaient pacifiques. Néanmoins, les unités de police ont été renforcées et demeurent en état d'alerte maximale. Ils ont fait savoir qu'ils utiliseraient tous les moyens nécessaires pour disperser la foule en cas de provocations des manifestants.

Le chef de la police arménienne Vladimir Gasparyan a déclaré que les forces de l’ordre ne prendraient aucune mesure contre les manifestants, alors qu’il visitait un camp de manifestants pour calmer la situation.

En attendant, l’OSCE a exprimé ses inquiétudes concernant les droits des manifestants arméniens qui en sont à leur 3e nuit de manifestations.

«L’Arménie, comme tous les états-membres de l’OSCE, s’est engagée à protéger et promouvoir le droit fondamental de se réunir pacifiquement. Ainsi, elle doit respecter pleinement le droit des manifestants d’Erevan d’exercer leur liberté», a déclaré le Directeur du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme de l’OSCE, Michael Georg Link.

Il a aussi appelé à une enquête «impartiale» sur les affrontements de mardi dernier durant lesquels la police avait dispersé la foule qui s'apprêtait à rejoindre le siège du gouvernement.

Moscou pour sa part espère que des réponses seront trouvées conformément aux lois arméniennes. «Nous espérons que les réponses aux problèmes seront trouvées en stricte conformité avec les lois arméniennes. Nous souhaitons paix et prospérité à l’Arménie. Nous lui souhaitons aussi de régler tous ses différends», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

L’Arménie est dans une position vulnérable, parce qu’elle est un proche allié de la Russie et entourée de pays hostiles, a confié à RT l’analyste géopolitique John Wight. Selon lui, une crise interne peut se transformer en une crise géopolitique. 

«Le gouvernement arménien doit équilibrer ou améliorer cette hausse des prix, sinon des crises politiques et économiques internes pourraient se transformer rapidement en une crise géopolitique tenant compte de la localisation stratégique de l'Arménie dans la région du Sud-Caucase», a dit John Wight.

Les forces extérieures, notamment les Etats-Unis, ne manqueront pas une seule occasion de tourner ces manifestations à leur avantage, estime Paul Craig Roberts, l’ancien secrétaire adjoint au Trésor américain. «Le fait que la manifestation soit légitime, n'empêchera pas Washington de sauter dessus pour la tourner à son avantage», a-t-il confié à RT.

Selon le journaliste Tony Gosling, bien que l’Arménie soit un point stratégique entre la Russie, la Turquie et l’Iran, nombreux sont ceux qui ne savent pas où ce pays se trouve. Il rappelle d’autres manifestations de rue au cours des dernières années et donne comme exemple «classique» l’Ukraine. «Il est important de regarder attentivement la manifestation. Est-ce une manifestation réelle ou est-elle orchestrée de l’extérieur ?», a-t-il fait remarquer.