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Pour Erdogan, l’UE, «alliance de croisés», ne veut pas de la Turquie pour des raisons religieuses

A deux semaines du référendum sur la réforme constitutionnelle en Turquie, Recep Tayyip Erdogan a déclaré que les origines chrétiennes de l'Europe empêchaient l'Union d'admettre la Turquie en son sein.

«Tous les dirigeants des pays de l’Union Européenne se sont rendus au Vatican et ont écouté le Pape de façon soumise», a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d'une manifestation à Ankara le 2 avril. Il faisait là allusion à la réunion des chefs d'Etats des pays membres de l’Union européenne, le 24 mars à Rome, à l'occasion du 60e anniversaire de la création de l'Union.

«Comprenez-vous, maintenant, pourquoi ils n'ont jamais admis la Turquie dans l'Union en 54 ans? Je le dis franchement et clairement : c’est une alliance de croisés, et le 16 avril sera la date de la riposte», a-t-il poursuivi, faisant référence au jour où doit se tenir le référendum sur l'élargissement des pouvoirs présidentiels.

«J'avais raison sur l'UE. Ils nous ont menti pendant 14 années. Et ils continuent à mentir», a-t-il conclu.

Les négociations sur l’adhésion turque à l’Union ont commencé il y a 14 ans mais n’ont jamais réellement progressé. Depuis plusieurs années, ce processus se trouve au point mort. Le 25 mars, Recep Tayyip Erdogan a même déclaré que l'UE lui rendrait un grand service si elle décidait elle-même d'abandonner ces négociations.

«Ah ! Si seulement ils pouvaient prendre une telle décision ! Cela nous simplifierait la tâche», a-t-il lancé, ajoutant qu'une victoire au référendum du 16 avril marquerait un «point de rupture» avec l'UE.

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Le référendum voulu par le parti d'Erdogan pour modifier la Constitution a été approuvé par le Parlement turc le 21 janvier 2016. Le projet, présenté par le Parti de la justice et du développement, prévoit l'élargissement des pouvoirs présidentiels. Ankara insiste sur le fait que cela accéléra le développement économique du pays mais l’UE semble être sceptique. Les relations entre la Turquie et Bruxelles se sont un peu plus détériorées lorsque les autorités allemandes et néerlandaises ont interdit que des membres du gouvernement turc puissent tenir sur leur territoire des meetings avec des représentants de la diaspora turque pour promouvoir ce référendum.

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