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Grèce : des discussions au forceps jusqu'au bout de la nuit ?

Les ministres des Finances de la zone Euro se réunissent ce soir à Bruxelles pour trouver une issue positive à la crise grecque. Certaines sources, au fait du dossier, se montrent «optimistes», alors que la Grèce et le FMI continuent de se jauger.

Cela fait des semaines maintenant que les autorités grecques et le FMI jouent une partie de poker-menteur. La journée de mercredi n'a pas échappé à la règle. Les ministres de l'Eurozone se retrouvent ce soir à Bruxelles pour essayer de trouver un terrain d'entente entre les parties. Les observateurs évoquent une réunion «cruciale» qui pourrait durer une bonne partie de la nuit.

Avant de s'envoler pour Bruxelles ce matin, Alexis Tsipras tempêtait devant ses collaborateurs : «On n'a jamais vu que les mesures compensatoires [Athènes avait promis lundi de réaliser huit milliards d'euros d'efforts budgétaires supplémentaires en augmentant les taxes sur les hauts revenus] ne soient pas acceptées.  Ni en Irlande ni au Portugal, nulle part ! Cette position étrange cache deux éventualités : soit ces institutions ne veulent pas d'accord, soit elles servent des intérêts spécifiques en Grèce».

En savoir plus: Tsipras : les créanciers grecs n’ont pas accepté le plan de réformes

Une saillie qui visait à mots à peine couverts le FMI, que le gouvernement grec accuse depuis des semaines déjà de «bloquer toute négociation par son intransigeance». En retour, Athènes a donc rejeté les «contre-propositions» présentées par ses créanciers (FMI, UE, CE) concernant une hausse de la TVA et de nouvelles coupes dans les dépenses publiques. 

Une ambiance à couteaux tirés, qui comme d'habitude n'augurait rien de bon pour la suite. Néanmoins, plusieurs sources européennes proches du dossier ont affirmé à l'AFP dans l'après-midi que les créanciers seraient finalement parvenus à applanir leurs différends et à dégager une position commune, qualifiant désormais les offres faites par la Grèce lundi de «relativement positives».

De l'optimisme à Bruxelles ?

Un regain d'optimisme était ainsi palpable à Bruxelles quelques minutes avant le nouveau round de négociations qui doit réunir les ministres des Finances de la zone Euro. Citée par l'AFP, une source évoque même «un climat positif, réaliste et une détermination à parvenir à une conclusion rapidement, mercredi dans la nuit à l'occasion d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro, ou du sommet européen prévu pour jeudi et vendredi à Bruxelles.»

La Grèce, qui doit honorer une dette de 1,5 milliard d'euros au FMI avant la date butoir du 30 juin, est donc suspendue à la décision de ses créanciers de lui accorder ou non un nouveau prêt à hauteur de 7,2 milliards d'euros. Faute d'accord, le pays risque le défaut de paiement et l'exclusion de la zone Euro. Une situation qui provoquerait un électrochoc financier dans toute l'Europe.