Interrogé par le journal allemand Die Welt sur la crise migratoire et le flux de candidats africains à l'asile qui tentent de rallier l'Europe, Antonio Tajani a appelé l'Union européenne «à investir des milliards [en Afrique] et à développer une stratégie sur le long terme».
«L'Afrique se trouve dans une situation dramatique» et «si nous ne parvenons pas à résoudre les problèmes centraux des pays d'Afrique, 10, 20, voire 30 millions d'immigrés vont arriver en Europe d'ici dix ans», a-t-il alerté.
D'autant que «l'Etat islamique cherche à faire entrer des terroristes avec les réfugiés», a-t-il ajouté. Daesh explique aux djihadistes «qu'il est maintenant facile de mener une attaque dans un Etat européen avec un couteau ou une voiture», a-t-il assuré.
Antonio Tajani s'est dit favorable à l'instauration sur le sol africain «de camps d'accueil sous la protection de l'ONU et de forces armées européennes», sorte de «villes provisoires avec des hôpitaux et des infrastructures pour les enfants où les gens pourront vivre de façon provisoire».
Après la fermeture de la route migratoire des Balkans en mars 2016, les Européens veulent s'atteler au casse-tête de la Méditerranée centrale mais se heurtent aux réticences de leurs partenaires africains et au manque d'interlocuteurs en Libye, d'où embarquent la plupart des migrants, dont beaucoup périssent en mer.
Selon l'ONG espagnole Pro-Activa Open Arms, environ 250 migrants africains seraient ainsi morts dans le naufrage de deux canots gonflables repêchés le 23 mars au large de la Libye.
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