C’était l’un des arguments favoris des opposants au Brexit : en sortant de l’UE, le Royaume-Uni risquait de se retrouver isolé sur la scène européenne. Reste que le 28 mars, l'accord, signé à Londres en présence de Harriett Baldwin, ministre britannique des Acquisitions de défense, et Laurent Collet-Billon, directeur général de l'armement (DGA), scelle une nouvelle collaboration franco-britannique dans le domaine des missiles.
Date symbolique, l’accord intervient à la veille de l'activation de l'article 50 du Traité de Lisbonne qui lancera officiellement le processus de sortie de l'Union européenne du Royaume-Uni.
100 millions d’euros sur la table
Financé à parts égales par la France et le Royaume-Uni, le programme de Futur missile antinavire/Futur missile de croisière (FMAN/FMC) «est un nouvel exemple du travail en commun dans le cadre du traité de Lancaster House», indique un communiqué du ministère britannique de la Défense (MoD).
D'une valeur de 100 millions d'euros, la phase de conception du FMAN/FMC sera partagée entre les deux nations à égalité en quantité et qualité de charge de travail. La DGA agira en tant qu'autorité contractante pour cette phase de conception auprès du missilier européen MBDA.
«Notre relation avec la France est forte et durable. Nous avons une longue histoire de coopération en matière de défense et de sécurité avec notre allié européen», a déclaré Harriett Baldwin. «Le Royaume-Uni est fermement attaché à la sécurité de l'Europe, comme il le montre en ayant le budget de défense le plus élevé du continent, et nous continuerons de coopérer sur des programmes de défense européens», a-t-elle ajouté.
Londres et Paris n'ont eu de cesse depuis le vote britannique en faveur du Brexit de marquer leur attachement à la relation stratégique franco-britannique, et d'assurer qu'elle ne serait pas affectée par la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
«Nous lançons aujourd'hui une nouvelle phase majeure de notre coopération bilatérale», a de son côté déclaré Laurent Collet-Billon.
Le PDG de MBDA, Antoine Bouvier, a lui estimé que seule la coopération permettrait sur le long terme à l'industrie européenne de garder «la masse critique pour continuer d'offrir à l'Europe un accès indépendant aux technologies de souveraineté».
MBDA est une coentreprise d'Airbus Group (37,5%), du britannique BAE Systems (37,5%), et de l'italien Leonardo (ex-Finmeccanica, 25 %).