«Ce que nous avons vu hier dans différentes localités, et peut-être à Moscou plus qu'ailleurs, était une provocation et un mensonge», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, en livrant son opinion sur l’arrestation de centaines de manifestants dans le centre de la capitale russe le 26 mars.
Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues de Moscou et de plusieurs autres villes russes pour manifester contre la corruption. Toutes ces marches ont été organisées par des activistes liés à la Fondation anti-corruption, dont l’opposant Alexeï Navalny a pris la tête. Pourtant, les autorités avaient interdit que ces manifestations se déroulent en certains lieux, à commencer par le centre de la capitale. Les lieux alternatifs proposes par la mairie de Moscou avaient été rejetés par les organisateurs, qui se sont donc rendus aux endroits choisis initialement. Mais d’après les déclarations de Dmitri Peskov, Alexeï Navalny a «menti» à ses partisans en proclamant que ces manifestations étaient «légales».
«Des mineurs [de moins de 18 ans] participant aux manifestations à Moscou se seraient vu promettre des récompenses financières en cas d'arrestations», a-t-il d’ailleurs déclaré aux journalistes.
En ce qui concerne les revendications des manifestants, le porte-parole du Kremlin a répondu que Moscou respectait «l’opinion de ses citoyens» et «le droit de l’exprimer» mais seulement dans «le respect de la loi».
«Les gens ont été invités sans le savoir dans des endroits non-autorisés. Nous déplorons que les citoyens ne se soient pas réunis ailleurs, où cela était autorisé», a-t-il poursuivi.
Dmitri Peskov a aussi rejeté les appels des organisations et pays étrangers, notamment des Etats-Unis et du Conseil de l’Europe, à libérer les manifestants interpellés. Le porte-parole du Kremlin a déclaré que les obligations internationales de la Russie ne se transformaient pas «en obligation de violer sa propre loi».