«En ce qui concerne les négociations [d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE)], nous pourrions prendre la voie d'un référendum et obéir à la décision que prendrait la nation», a déclaré Recep Tayyip Erdogan, lors d'un forum turco-britannique à Antalya (sud de la Turquie), le 25 mars.
Le président turc, qui avait déjà évoqué l'an dernier une possible consultation populaire sur le processus d'adhésion, a ajouté qu'un tel vote se tiendrait après le référendum du 16 avril prochain, sur le renforcement de ses pouvoirs.
Des propos prononcés au moment où les relations entre la Turquie et l'UE se sont fortement tendues. Depuis plusieurs semaines, différents pays européens, dont l'Allemagne et les Pays-Bas, ont interdit la tenue de meetings politiques pro-Erdogan sur leur territoire.
Le rétablissement de la peine de mort dans le viseur de Bruxelles
Lors d'un précédent discours, prononcé le 25 mars également, Recep Tayyip Erdogan avait déclaré que l'UE lui «simplifierait la tâche» si elle décidait elle-même d'abandonner les négociations d'adhésion de la Turquie. Un processus qui se trouve au point mort depuis plusieurs années. «Ah ! Si seulement ils pouvaient prendre une telle décision ! Cela nous simplifierait la tâche», a lancé le président turc, ajoutant qu'une victoire au référendum du 16 avril marquerait un «point de rupture» avec l'UE.
Ces dernières semaines, le chef de l'Etat truc a répété à plusieurs reprises qu'il soutenait le rétablissement de la peine capitale, ce que Bruxelles considère être une ligne rouge. «Que disent-ils ? Que la Turquie n'aura pas sa place en Europe si nous rétablissons la peine de mort [...] Fort bien !», a-t-il déclaré le 25 mars.
Le chef de l'Etat turc avait évoqué deux jours plus tôt un possible «passage en revue» des relations avec l'UE, premier partenaire commercial de la Turquie, et par conséquent très importantes pour Ankara.
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