En parallèle, une réunion du Conseil convoqué d’urgence par le président François Hollande s’est tenue à Paris dans le but d'«évaluer la nature» de ces informations. Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, le Conseil a condamné «des faits inacceptables», et a demandé que les engagements antérieurs de Washington soient «strictement respectés».
Avant cette réunion, le porte-parole du gouvernement français Stéphane Le Foll avait qualifié d’«inacceptable» la pratique de l'espionnage «entre alliés».
«Quand on lutte contre le terrorisme (...), on a du mal à imaginer ou à comprendre ce qui pourrait motiver un pays à espionner ses alliés qui pourtant partagent ses choix stratégiques et approuvent ses positions», a déclaré Le Foll, en notant cependant que ces révélations fesaient suite à un scandale similaire d’il y a un an, lorsque Wikileaks avait révélé que le téléphone portable de la chancelière allemande Angela Merkel était sur écoute.
Edwy Plenel, le directeur de Médiapart, premier aux côtés de Libération à avoir révélé les documents de la NSA relevant de l’espionnage de trois présidents français, a estimé que cela ne représente probablement que la pointe de l'iceberg. Il a annoncé que Mediapart comptait publier d’autres documents, qui montreraient que «toute la société française peut se trouver sur écoute», a fait savoir The Local.
Entretemps, Kirk Wiebe, le lanceur d’alerte de ce scandale, a déclaré à RT que ces révélations pouvaient avoir plus d'impact que les scandales précédents en Europe étant donné que la politique étrangère de Paris est plus indépendante.
«La France a un esprit plus indépendant que les autres alliés traditionnels des Etats-Unis en Europe, pour moi en tout cas. Il sera très intéressant de voir si les français sont prêts à agir, et pas seulement de façon uniquement symbolique», a-t-il dit lors d'un entretien avec RT.