Pix 11, un média new-yorkais, rapporte que 800 familles de victimes ont intenté une action en justice contre l'Arabie saoudite pour son rôle dans les attentats du 11 septembre 2001.
Représentés par le cabinet d'avocats Kreindler & Kreindler, ils ont porté plainte devant une cour fédérale de Manhattan, à New York, et dénoncent l'implication de responsables saoudiens dans l'attaque.
«La plainte détaille comment l'ambassade saoudienne a apporté son soutien aux terroristes Salem al-Hazmi et Khalid Al-Mindhar, 18 mois avant le 11 septembre 2001», précise notamment le média new-yorkais. «Les responsables saoudiens ont aidé les terroristes à trouver des appartements, apprendre l'anglais, obtenir des cartes de crédit et de l'argent liquide», poursuit-il, avant de résumer ainsi leur implication : «Ils les ont aidé à se fondre dans le paysage américain».
Selon la plainte, des fonctionnaires de l'ambassade d'Arabie saoudite en Allemagne ont en outre directement soutenu l'un des principaux pirate de l'air, Mohamed Atta. L'avocat James Kreindler – qui précise que de nombreuses informations contenues dans la plainte émanent de l'enquête réalisée par le FBI – assure qu'un responsable saoudien a passé la nuit précédant l'attaque dans le même hôtel que plusieurs des terroristes.
L'Arabie saoudite accusée d'avoir financé Al-Qaïda via des associations caritatives
«Les associations caritatives [saoudiennes] sont l'alter ego du gouvernement saoudien», explique en préambule James Kreindler. Et il compte bien démontrer lors du procès que ces organismes de bienfaisance finançaient directement des organisations terroristes telles qu'Al-Qaïda.
Dès lors, non seulement les responsables saoudiens étaient parfaitement au courant de ces agissements, avance t-il, mais ils ont également utilisé divers moyens pour masquer ce financement indirect d'Al-Qaïda.
«Les Saoudiens font preuve de duplicité, ils affirment être des alliés [des Etats-Unis] contre l'Iran, alors que dans le même temps, ils travaillent avec les terroristes», affirme l'avocat, avant de conclure sa plaidoirie sans ambiguïté : «Leur implication dans les attaques du 11-Septembre ne fait aucun doute.»
Un procès longtemps repoussé
La maison des Saoud est un allié clé des Etats-Unis au Moyen-Orient, ce qui a conduit les administration précédentes à faire leur possible pour empêcher la tenue d'un tel procès.
En septembre dernier, Barack Obama avait notamment opposé son veto à la loi autorisant les proches des victimes du 11-Septembre à poursuivre l'Arabie saoudite. Mais dans la foulée, les deux chambres du Congrès avaient rejeté ce veto, ouvrant ainsi la voie à ce procès. Riyad a eu beau faire du lobbying pour persuader les législateurs américains de retoquer la loi, elle n'y est pas parvenue.
«Ce procès est une démonstration de l'engagement inébranlable des familles des victimes pour que le rôle critique de l'Arabie saoudite dans l'attaque soit pris en compte», conclut James Kreindler.
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