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La Russie envoie l'UE sur les roses : la réponse aux sanctions occidentales

L’adoption de contre-mesures russes préparées en réponse à la prolongation des sanctions contre Moscou décidée lundi par l’UE est prévu dans les plus brefs délais, a fait savoir le porte-parole du président russe Dmitri Peskov.

«Il ne reste plus qu'à finaliser les détails bureaucratiques», a déclaré mardi devant les journalistes Dmitri Peskov, en parlant notamment de l’ordre du Premier ministre russe Dmitri Medvedev de préparer des contre-sanctions après la prolongation de mesures restrictives par l’UE pour les six mois à venir. Le responsable a également rappelé que «le dialogue sur les sanctions doit être réciproque», ce qui reste toujours un principe clef pour le Kremlin.

Les contres-sanctions russes, qui impliquent notamment l’embargo sur les livraisons alimentaires depuis les pays de l’UE, les Etats-Unis, le Canada et l’Australie, contribuent, d’après les responsables russes, au développement de l’industrie alimentaire de la Russie. Ainsi, d’après le président adjoint de l'organisme officiel de contrôle de la sécurité alimentaire «Rosselkhoznadzor» Alexeï Alexéïenko, la liste des produits frappés par l’embargo peut être élargie, surtout en ce qui concerne les produits occidentaux difficiles à concurrencer pour les entreprises russes, comme les fleurs et le chocolat.

«Plusieurs pays sont prêts à nous livrer des fleurs, et l’industrie russe commencera à se rétablir peu à peu si l'embargo rentre en vigueur. Par exemple, cela fait longtemps que nous élaborons des livraisons de fleurs venant directement d’Amérique latine sans passer par les Pays-bas», a expliqué Alexéïenko dans une interview au site d’information russe Gazeta.ru.

L'officiel a notamment évoqué l'appel des producteurs russes à mettre en vigueur un embargo sur le chocolat européen en notant que la Russie avait «la possiblité de produire un chocolat de même qualité que le chocolat haut de gamme de France, Belgique et Allemagne qu'on trouve actuellement sur le marché russe» et qu'elle allait ainsi se donner les moyens «d'occuper précisément cette niche», a assuré Alexéïenko.

En tant que plate-forme de transition, les Pays-Bas exportent de larges quantités de fleurs et de produits complémentaires d'Europe et d'Amérique latine vers la Russie. D’après les données de la douane, en 2014, la Russie a importé 14 700 tonnes de ces produits pour un montant total de 34 millions d’euros. Les importations d’autres plantes, tels que les arbres, les boutures et les buissons ont été enregistrées à hauteur de 26 500 tonnes, qui équivalent à 52 millions d’euros.

En ce qui concerne les livraisons de fleurs coupées et de boutons de fleurs pour bouquets, leurs livraisons ont été encore plus importantes avec 30 700 tonnes pour un total de 200 millions d’euros.

En 2014, la France a exporté quelques 5 600 tonnes de chocolats sous différentes formes pour un montant de 33.4 millions d’euros, alors que les exportations de la Belgique durant la même période sont estimées à quelques 42.1 millions d’euros.