«Les Européens affichent quotidiennement la haine qu’ils ont accumulée pendant des années contre notre pays, contre notre nation et même contre les musulmans, sur les écrans de télé et dans les journaux», a déclaré Recep Tayyip Erdogan le 19 mars, en prenant la parole devant ses partisans à Istanbul.
Evoquant son appel à toutes les familles turques d'Europe à faire non pas trois mais cinq enfants, le président turc s'est indigné que Berlin l'accuse d'aller «trop loin». «Ils sont gênés par mes mots», s'est-il exclamé. «Ce sont vos citoyens, ils ont le droit de donner naissance à deux enfants ou cinq», a-t-il poursuivi en s'adressant aux autorités des pays membres de l'UE.
«Si [les Européens] n’étaient pas marqués par la honte, ils remettraient en place des chambres à gaz», a-t-il déclaré, poursuivant la métaphore filée dans laquelle il s'était lancé en qualifiant «pratiques nazies» les décisions de certains pays européens, notamment de l'Allemagne, d'interdire à des responsables politiques turcs de se rendre à des meetings politiques sur leur sol.
«Je dis à ceux qui agissent avec une main de fer dans un gant de velours que ces jours sont finis. La Turquie qui cède face à vos menaces et à votre tyrannie n’existe plus. Nous ne laisserons aucun de nos citoyens être victime de préjudice. Tout pays qui se le permettrait devra faire face à des conséquences», a-t-il martelé.
Pour Erdogan, les Européens mettent de côté la diplomatie
Particulièrement agacé par la manifestation anti-Erdogan à laquelle plus de 30 000 Kurdes ont pris part à Francfort, le président turc a condamné la permission octroyée par les autorités allemandes à cette action.
«Ce qui se passe en Europe ces derniers jours met en évidence un combat contre mon pays. […] Mes frères et sœurs, la mascarade est finie», a-t-il lancé à ses partisans.
«Ils mettent de côté la diplomatie, ils ne cachent plus leurs intentions et ne peuvent pas cacher l'embarras qu’ils ressentent face à une Turquie qui devient de plus en plus forte. Ils mènent ouvertement une campagne pour le "non" à travers les titres de presse qu’ils publient en turc. Ils allouent de grandes salles, des places publiques à des terroristes qui disent "non", ils ne peuvent tolérer le mot "oui"», a-t-il poursuivi, fustigeant autorités européennes et médias en langue turque ayant relayé la crise diplomatique entre l’Allemagne et la Turquie.
Lire aussi : Erdogan : «Madame Merkel, vous soutenez les terroristes»