Prouesse révélatrice de l'incurie des services de sécurité américains ou mensonge pour faire le buzz ? «J'ai esquivé les services secrets pour faire ce selfie. Ils auraient dû nous dire de ne pas aller ici», a écrit Joseph Young, en légende d'une photographie postée sur Instagram dans la soirée du 18 mars (et supprimée depuis). L'auteur du selfie apparaissait dans une pièce aux murs de bois, auxquels était accroché un portrait plutôt kitsch de Donald Trump jeune.
Si l'on en croit la géolocalisation d'Instagram, Joseph Young s'est photographié ainsi à Mar-a-Lago, résidence privée de l'actuel président des Etats-Unis, en Floride.
Une pièce tout simplement ouverte aux visiteurs ?
Réagissant à cette infiltration revendiquée, qui a poussé de nombreux internautes à s'interroger sur le sérieux des services de protection du chef d'Etat, les autorités se sont voulues rassurantes. «Ces affirmations sont toutes fausses ; personne n'a trompé les services secrets», a confié au New York Post Catherine Milhoan, porte-parole du «Secret Service» américain (une agence gouvernementale chargée de la protection du président et de personnalités publiques).
En outre, une source des services secrets citée par le site TMZ a assuré que les touristes étaient autorisés à se rendre dans la pièce de la résidence de Mar-a-Lago où a été pris le selfie.
Le buzz autour de cette affaire tombait mal pour le «Secret Service» : la crédibilité de ce dernier a en effet subi un coup dur le 18 mars, après l'annonce du vol d'un ordinateur contenant des données «très sensibles» – parmi lesquelles, selon CNN, des plans d'évacuation de la Trump Tower.
Conçue pour servir de résidence d'hiver aux chefs d'Etats américains, Mar-a-Lago a été rachetée par Donald Trump en 1985, alors qu'aucun président ne l'utilisait. Ironie du sort : son propriétaire est lui-même devenu le 45e président des Etats-Unis, permettant au site de renouer avec sa vocation originelle.
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