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La Russie, l'Allemagne et la France remettent les pendules à l'heure sur fond de tensions en Ukraine

Les dirigeants russe, allemand et français se sont entretenus lors d’une conversation téléphonique consacrée à la situation actuelle en Ukraine

Au cours des 45 minutes d’entretien, le président russe Vladimir Poutine, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel «ont échangé leurs points de vue sur la situation de crise dans le sud-est de l’Ukraine et sur la réalisation des accords de Minsk II datés du 12 février 2015», a rapporté le service de presse du Kremlin.

On rapporte notamment que la partie russe a souligné de nouveau la nécessité du respect du cessez-le-feu de la part des forces militaires ukrainiennes dans les zones habitées du Donbass, de l’activation du processus de règlement politique, la solution des questions de réforme constitutionnelle, ainsi que les questions de l’instauration sociale et économique des régions de sud-est. 

D’après des sources proches du pouvoir, la conversation était «approfondie» bien que selon l’entourage du président français, les progrès dans les négociations sur la crise ukrainienne sont jusqu’à présent «insuffisants» ce qui a poussé François Hollande et Angela Merkel à soulever la possibilité d’«exercer des pressions sur les parties (du conflit ukrainien) vu la tension de la situation». 

Le format de la conversation – proche de celui du Format Normandie, mais sans l’Ukraine - a fait naître des préoccupations sur le futur de cette configuration diplomatique. Le porte-parole du président russe Dmitri Peskov s’est empressé de démentir l’éviction du président ukrainien Petro Porochenko du groupe. Selon le Kremlin, au-delà du Format Normandie, il existe toujours des négociations de travail des dirigeants russe, français et allemand.

 

«Moscou est prête à négocier sur l’Ukraine dans n’importe quel format pour faire progresser les choses», a-t-on noté.

La conversation téléphonique a eu lieu à la veille d’une rencontre des ministres des affaires étrangères du Format Normandie à Paris. Dmitri Peskov a cependant souligné qu’une rencontre entre chefs d’états n'est pas prévue dans un avenir proche et que les questions cruciales doivent donc être réglées durant cette rencontre, tandis que Kiev ne cesse de violer les accorde de Minsk. «La Russie note toujours de nombreuses violations du cessez-le-feu de la part des militaires  ukrainiens, et il n’y a aucun signe qui montre que Kiev est en train de préparer des réformes politiques».

Dans le même temps, le porte-parole du Ministère de la défense de la République autoproclamée de Donetsk Denis Pouchiline a annoncé que le processus de paix en Ukraine n’est pas une réalité sur le terrain. «Nous sommes maintenant face à une grande guerre», a-t-il dit.