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«Frau Hitler» : Merkel en «Tante moche» du dictateur allemand à la Une d’un journal turc

Croix gammée, moustache et uniforme nazi, le photomontage d’Angela Merkel dépeinte en Adolf Hitler a fait la une du quotidien turc Günes. Une initiative osée, alors que les relations entre Ankara et Berlin sont particulièrement tendues.

En pleine crise entre Ankara et l’UE, le quotidien turc Günes n'a pas hésité à mettre de l’huile sur le feu. Sur sa couverture du 17 mars, le journal a caricaturé la chancelière allemande... en Adolf Hitler. Affublée d'une petite moustache et d'un uniforme nazi, la chancelière allemande ressemble ainsi à la «Tante moche» du dictateur, a indiqué Günes. 

La rédaction du journal turc ne s'est pas arrêtée en si bon chemin. Sur son site internet, Günes a publié un autre photomontage de la chancelière affublée d'une moustache hitlérienne, effectuant cette fois le salut nazi sous le titre : «Il n'y a pas de différence avec Hitler.»

«En embrassant les organisations terroristes […], l’Allemagne monte toute l’Europe contre la Turquie», peut-on même lire dans l'article publié par Günes.

Interrogé sur ces photomontages, le porte-parole adjoint du gouvernement allemand, Georg Streiter, s'est borné à réaffirmer la position des autorités sur les accusations de nazisme. «Nous ne participons pas à ce concours de provocations», a-t-il déclaré.

 

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La presse turque n'est pas la première à avoir dégainé. Le 13 mars 2017, le journal allemand Bild avait en effet traité le président turc Recep Tayyip Erdogan de «petit homme du Bosphore».

Deux jours plus tard, le 15 mars, le tabloïd allemand s'en était à nouveau pris au chef de l'Etat turc, l'accusant de menacer la sécurité de l'Europe. «Bild dit la vérité en face à Erdogan. Vous n'êtes pas un démocrate ! Vous faites du tort à votre pays ! On ne veut pas de vous ici !», pouvait-on lire dans le journal allemand.

Les relations entre les deux pays se sont dégradées, au début du mois de mars, lorsque l'Allemagne (parmi d'autres pays européens) a interdit la tenue sur son territoire de meetings pro-Erdogan. La Turquie avait alors dénoncé des «pratiques nazies».