Alors qu’un groupe d’étudiants israéliens s'est vu refuser une visite guidée au Louvre, la ministre de la Justice Israëlienne Ayelet Shaked, connue pour ses prises de positions controversées contre les palestiniens (qui selon elle sont notamment «tous terroristes»), a estimé qu’il fallait combattre le feu par le feu : «Boycottons tous ceux qui nous boycottent», a-t-elle déclaré devant le parlement israélien.
Un appel repris ironiquement par le site d’information Haaretz.com qui a proposé de commencer par le Louvre : « (…) On ne pourrait pas trouver de meilleur endroit pour un contre-boycott israélien. Combien de temps le Louvre va-t-il tenir sans les visiteurs israéliens et sans pouvoir exposer les œuvres d’art de ses artistes ?» se demande l’auteur de l’article, en notant que la fameuse pyramide à l’entrée du musée est «un symbole antisémite évident» qui rappelle l’esclavage des juifs en Egypte.
Entretemps, l’opposition israélienne souligne que les «boycotts antisémites» évoqués par la ministre ne sont pas motivés par des questions de religion, mais par les violations des droits de l’homme contre les palestiniens commises par le gouvernement israélien.
L’incident à l'origine de la polémique remonte à la semaine dernière. Un groupe d’étudiants de l’université de Tel Aviv a déposé une demande pour une visite guidée au musée du Louvre, ainsi qu’à la Sainte-Chapelle, et a obtenu le refus. Soupçonnant des motivations religieuses, la responsable du voyage a utilisé de fausses identités d'institutions éducatives italienne et émiratie. Elle a alors vu sa demande pour les mêmes dates acceptée.
Le prefet de la région Ile-de-France, Jean-François Carenco, a appelé à l’ouverture d'une enquête pour discrimination, alors que le musée du Louvre a dénoncé ces accusations en expliquant que la procédure de réservation a été quasi-entièrement automatisée. «Les demandes déposées par l’Université de Tel Aviv pendant leur «expérimentation» ont été acceptées parce que les dates avaient été entre temps libérées (le taux d’annulation pour les visites en groupe atteint 20%)», a expliqué le musée dans un communiqué.
Récemment, une autre affaire de boycott lancé à Israël avait agité l'actualité suite à la décision du géant téléphonique Orange d’abandonner le plus vite possible ses liens avec l’opérateur israélien Partner, dont les activités dans les territoires palestiniens sont critiquées par les ONG. De leurs côté, les autorités israéliennes ont demandé officiellement des explications, en plus des excuses exigées de la part de l'entreprise française.
Cette affaire intervient alors qu'Israël s'inquiète du succès croissant que connaît le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions). Cette campagne internationale appelle en effet à exercer des pressions économiques sur Israël afin de faire cesser, entre autre, la colonisation des territoires palestiniens.