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Moscou : Les «russophobes» gagnent du terrain en UE

Le ministère russe des affaires étrangères s’indigne face aux sanctions «illégales». «Les uns font la guerre en Ukraine, mais ce sont les autres qu'on sanctionne», a précisé le haut représentant du gouvernement russe.

Le ministère russe des affaires étrangères a exprimé son mécontentement face à l’extension des sanctions.

«Nous voyons bien que le lobby russophobe qui a déjà fait imposer ces restrictions illégales a de nouveau pris l’UE dans ses filets. Pendant ce temps, Bruxelles prend bien soin de passer sous silence le fait que les sanctions contre la Russie amèneront à la perte de centaines de milliers de postes de travail en UE», s'est exprimé le ministère russe.

Les chefs de la diplomatie russe sont en désaccord avec la déclaration de la représentante du Service européen d’action extérieure Susanne Kiefer qui a étendu les sanctions contre la Russie au 31 janvier 2016 «afin que les accords de Minsk II soient mis en œuvre» car ce n’est pas la Russie qui refuse de respecter ces accords. 

«L’UE ne cesse de confier la responsabilité du non-respect des accords de Minsk II à la Russie. Une telle approche est complétement absurde», précise le ministère dans un communiqué officiel.  

«Kiev a toutes les clefs en main pour réguler la crise ukrainienne mais [ils] ne se pressent pas à remplir [leurs] obligations», peut-on lire ensuite. 

Le ministère russe des affaires étrangères a également porté un grand intérêt à la date des déclarations de l'UE. 

«Le fait que l'UE annonce l’extension des sanctions contre la Russie le 22 juin, jour où l’Allemagne fasciste avait attaqué l’Union soviétique est d'un cynisme incroyable. Nous voudrions croire à une coincidence et non à une décision raisonnée», a fait savoir le ministère.

Le chef du Comité de la Fédération de Russie des affaires étrangères Konstantine Kossachev a également commenté le sujet sur sa page Facebook. Il y écrit que «L’imposition des sanctions contre la Russie afin que les accords de Minsk soient mis en œuvre est une tactique d’échec», persuadé que l’UE se trompe de voie dans sa volonté de trouver une solution au conflit.

«Encore une fois, les Européens essayent de chercher des solutions la où elles n’existent pas – les uns font la guerre en Ukraine, mais se sont les autres qu'on sanctionne», a-t-il souligné sur sa page Facebook.

D’après lui, si l’UE ne change pas sa tactique pour régler la crise ukrainienne, cette dernière risque de durer éternellement. «Bruxelles risque de devenir une sorte de 3e force manipulable par quiconque aura l'envie de venir faire un peu de tir dans la zone de conflit », a-t-il poursuivi.

La décision d’étendre les sanctions économiques contre la Russie pour une durée de 6 mois a été prise lors de la réunion du Comité des représentants permanents le 17 juin et annoncée aujourd’hui. Selon l’étude préparée par l’institut autrichien des études économique WIFO, les sanctions provoquent des pertes immenses : l’UE a ainsi perdu 100 milliards d’euros et plus de deux millions d’emplois.