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Le «scoop» de MSNBC sur la feuille d'impôts de Trump fait un flop

Rachel Maddow, journaliste star de la chaîne, avait annoncé fièrement avoir en sa possession une déclaration d'impôts de Trump datant de 2005, qu'il avait refusé de publier. Las, ces documents n'ont rien dévoilé de scandaleux.

La chaîne d'infos en continu MSNBC a publié dans la nuit du mercredi 15 mars la déclaration d’impôts du président américain Donald Trump pour l'année 2005. Mais la Maison Blanche a devancé les journalistes, confirmant les chiffres et pointant que Donald Trump n'avait rien fait d'illégal, ni même de spécialement notable. 

Auparavant, la journaliste Rachel Maddow, star de la chaîne, avait posté un message sur Twitter assurant avoir en sa possession une déclaration d'impôts de Donald Trump que ce dernier aurait refusé de publier. Elle promettait un véritable raz-de-marée, les documents étant censés démontrer une large évasion fiscale de la part de Donald Trump.

Rien d'extraordinaire ...

Mais les chiffres n'ont rien révélé de scandaleux et ont plutôt démontré la régularité de Donald Trump. Certes, il a gagné beaucoup d'argent, mais a aussi payé beaucoup d'impôts.

Le document en question a été déniché par le journaliste indépendant David Cay Johnston, auteur d'un livre sur Donald Trump et qui dit l'avoir reçu dans sa boîte aux lettres sans avoir rien demandé.

«Le document montre que Trump et sa femme Melania ont payé 5,3 millions de dollars d'impôt fédéral classique sur le revenu – un taux de moins de quatre pour cent», a écrit le journaliste sur Daily Beast, ajoutant que le taux effectif d'environ 25% n'avait été atteint que grâce au paiement par les Trump de 31 millions de dollars supplémentaires au titre de «l'impôt minimum alternatif» (AMT), créé pour empêcher que des contribuables n'abusent de niches fiscales pour payer peu ou pas d'impôt. Par ailleurs, Donald Trump a déduit cette année-là plus de 100 millions de pertes.

La Maison Blanche prend les devants et rappelle l'illégalité des divulgations 

Avant la diffusion de l'émission, la Maison Blanche avait exprimé sa colère, dénonçant une fuite illégale mais confirmant les montants.

«Il faut vraiment être désespéré par les audiences pour vouloir enfreindre la loi afin de vendre un sujet portant sur deux pages de déclarations fiscales datant de plus d'une décennie», a déclaré un responsable de l'exécutif sous couvert d'anonymat.

«Malgré le montant élevé des revenus et de l'impôt payé, il est totalement illégal de dérober et de publier des déclarations de revenus», a poursuivi ce responsable. Mais MSNBC a contesté avoir enfreint la loi.

David Johnston, le journaliste par qui le scandale n'est finalement pas arrivé a rétorqué sur la chaîne d'information en continu : «Il est tout à fait possible que Donald m'ait envoyé ça [...] Donald a une longue histoire de divulgation d'informations sur lui-même lorsqu'il pense que ça peut servir ses intérêts».

Le fils aîné du président américain, Donald Trump Jr., a quant à lui ironisé sur la révélation, rappelant que certains opposants de son père l'avaient accusé de ne pas payer d'impôt du tout. «Grande nouvelle : il y a 12 ans, Donald Trump a gagné beaucoup d'argent et payé beaucoup d'impôts. #scandale», a-t-il écrit sur Twitter.

Par comparaison, Hillary et Bill Clinton, qui sont millionnaires, ont payé 30,8% d'impôt fédéral en 2005. Les Clinton ont publié toutes leurs déclarations depuis 1977.

L'actuel président américain, lui, a toujours refusé de publier ses déclarations de revenus, faisant fi d'une tradition de transparence visant à identifier d'éventuels conflits d'intérêts pour les candidats à la Maison Blanche. Donald Trump refusait de s'y plier en raison des contrôles fiscaux dont il fait l'objet depuis des années, selon lui.

Selon un récent sondage de l'institut Langer Research, près des trois quarts des Américains souhaitent que le président rende publiques ses déclarations de revenus.

Rachel Maddow moquée sur Twitter pour son «Epic Fail»

En fin de compte le scoop de Rachel Maddow n'a pas impressionné grand monde, d'autant plus que la Maison Blanche a été plus rapide sur la divulgation de chiffres qui n'ont rien de sensationnel. Sur Twitter, les internautes n'ont pas manqué d'interpeller sarcastiquement la journaliste.

Lorsqu'ils ne lui suggéraient pas de changer de métier, ils sous-entendaient que les divulgations de Rachel Maddow s'apparentaient à des «Fake News».

Enfin, certains ont parodié l'excitation de la journaliste à propos de ces révélations qui n'ont choqué personne et qu'elle avait tenté de faire passer pour une information sensationnelle.