Après François Fillon et Marine Le Pen c'est tour d'Emmanuel Macron d'avoir des démêlés avec la justice. Une enquête a été ouverte le 13 mars pour «favoritisme, complicité et recel de favoritisme», a précisé une source judiciaire, confirmant une information de France Inter.
Elle fait suite à un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) du 8 mars qui soupçonne des dysfonctionnements dans l'organisation d'un déplacement d'Emmanuel Macron à Las Vegas en janvier 2016, confiée au géant Havas sans appel d'offres par Business France, l'organisme de promotion de la French Tech dépendant de Bercy.
Selon Le Canard enchaîné, qui avait révélé l'affaire, le coût de la soirée aurait atteint 381 759 euros, dont 100 000 euros rien qu'en frais d'hôtel.
Lors de ce déplacement, en plein Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas aux Etats-Unis, grand-messe mondiale de l'innovation technologique, Emmanuel Macron avait été ovationné par plus de 500 personnalités et dirigeants de start-up françaises.
Le candidat du mouvement En marche ! à la présidentielle, disputant à Marine Le Pen la place de favori des sondages, a nié toute responsabilité dans ce dossier. «Mon ministère, lorsque j'étais ministre, a toujours respecté les règles des appels d'offres et des marchés publics», a récemment affirmé Emmanuel Macron, dont plusieurs proches à Bercy étaient d'ex-salariés d'Havas.
Ce n'est «en aucun cas une affaire Macron», a réagi son entourage
Emmanuel Macron, son cabinet et le ministère de l'Economie «sont totalement hors de cause» dans cette affaire, a de son côté assuré le 8 mars l'actuel ministre de l'Economie, Michel Sapin, qui avait missionné l'IGF pour enquêter. «C'est un dysfonctionnement de Business France [...] Il lui appartenait, si elle considérait que les délais étaient trop courts, de dire qu'elle ne pouvait pas organiser l'événement selon les règles, ce qui n'a pas été fait», a-t-il poursuivi.
Business France a pour sa part reconnu sa responsabilité dans l'organisation de la soirée de Las Vegas. «Il est apparu ultérieurement que, au vu des délais, le choix d'un prestataire capable de prendre en charge l'organisation de l'événement aux Etats-Unis et les actions de communication associées [...] avait été fait selon une procédure pouvant potentiellement être affectée d'irrégularité», a écrit l'organisme dans un communiqué.
«Aussitôt qu'elle en a été informée, la direction générale de Business France a suspendu le règlement des prestations, et fait réaliser un audit par le cabinet EY afin d'évaluer la situation et mettre en place des actions correctives», a ajouté l'agence.